Un ours polaire photographié par la garde côtière des Etats-Unis, le 24 août 2015, depuis le brise-glace « USCGC Healy », dans l’Arctique. | CORY J. MENDENHALL / AFP

Même à quelques jours de la fin de son mandat présidentiel, Barack Obama continue sa course aux mesures environnementales. Lundi 9 janvier, son administration a dévoilé un plan visant à mieux protéger les ours polaires, une espèce en danger d’extinction.

Le directeur régional de Bureau américain de la pêche et de la faune sauvage (USFWS), Greg Siekaniec, a précisé que ce plan « établit les grandes lignes des actions nécessaires et des engagements concrets [de l’USFWS], de l’Etat [d’Alaska], des autres administrations fédérales, des autochtones et des partenaires internationaux pour protéger les ours blancs à court terme ».

M. Siekaniec a, toutefois, prévenu que sans des actions décisives pour combattre le réchauffement planétaire et tandis que la fonte des glaces s’accélère, ces ursidés « vont quasiment disparaître », insistant :

« Ne vous méprenez pas, sans des mesures décisives pour lutter contre le réchauffement de l’Arctique, le sort à long terme de cette espèce est incertain. »

80 % des populations risquent de s’effondrer

Le plan se concentre surtout sur les moyens de limiter la surchasse par les autochtones, les conflits grandissants entre ces animaux et les populations humaines locales, la protection des zones que les ours utilisent pour leur tanière et les menaces potentielles des marées noires.

L’ours polaire a été placé sur la liste des espèces menacées en 2008. Les scientifiques estiment que les 19 populations d’ours blancs représentent au total de 25 000 à 31 000 animaux. Ces experts pensent que 80 % de ces populations vont certainement s’effondrer si les glaces de l’Arctique continuent à se réduire.

Cette région vient de connaître ses douze mois les plus chauds depuis le début des relevés de températures en 1900, entraînant une fonte de la banquise sans précédent. L’Arctique se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète, selon l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA).

Les ultimes gestes pour l’environnement de Barack Obama

Au début du mois de septembre, Barack Obama a créé la plus grande réserve naturelle marine du monde, dans le nord-ouest de l’archipel hawaïen. Ce sanctuaire abrite quelque 7 000 espèces marines, dont un quart est endémique.

A la mi-novembre, M. Obama a décidé d’exclure toute exploration pétrolière dans certaines parties de l’Arctique jusqu’en 2022. De fait, aucune nouvelle demande de concession d’exploration pétrolière ne sera examinée dans les mers de Chukchi et de Beaufort durant les cinq prochaines années.

Le 20 décembre, le président américain a sanctuarisé des millions d’hectares maritimes dans l’Atlantique et l’Arctique en y décrétant une interdiction de forage d’hydrocarbures. Ce geste a été perçu comme un pied de nez à son successeur, Donald Trump, qui a, au contraire, promis de déréguler au maximum l’extraction pétrolière pendant son mandat.

Puis à la fin de décembre, M. Obama a classé « monument national » deux nouvelles étendues sauvages de l’Ouest américain. La région de Bears Ears, dans l’Utah, et celle de Gold Butte, dans le Nevada, soit 647 000 hectares de terre, qui échapperont aux forages miniers, aux routes et au développement résidentiel.

Obama et le climat : vers de véritables changements ?
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