Des charriots devant l’enseigne Carrefour, le 17 octobre 2012. | PHILIPPE HUGUEN / AFP

La protestation contre l’ouverture dominicale des hypermarchés se poursuit. Des salariés de Carrefour ont débrayé mardi 10 janvier, à l’appel de la CFDT, pour s’opposer au travail le dimanche, objet de discussions avec les organisations syndicales. D’après la direction, l’appel à débrayer lancé par la CFDT était suivi à la mi-journée par 1,5 % des effectifs des hypermarchés.

Selon Sylvain Macé (CFDT), délégué syndical du groupe, les salariés étaient notamment mobilisés à Perpignan (Pyrénées-Orientales), Ivry (Val-de-Marne), Nice (Alpes-Maritimes) ou Chartres (Eure-et-Loir).

Déjà douze dimanches par an

Des négociations sont en cours avec les syndicats dans le cadre d’un projet d’accord qui concerne les 191 hypermarchés Carrefour SAS et ses quelque 60 000 salariés. L’enseigne n’entend toutefois pas forcément ouvrir l’ensemble de ses hypermarchés tous les dimanches matin.

Les hypermarchés Carrefour sont déjà autorisés à ouvrir douze dimanches par an, s’ils commercialisent majoritairement des denrées alimentaires et si les salariés voient leur salaire majoré à 200 %, d’après M. Macé. L’enseigne ouvre aussi 5 000 magasins de proximité le dimanche jusqu’à 13 heures.

Le projet propose d’ouvrir potentiellement les hypermarchés tous les dimanches matin. Un nouvel accord d’entreprise est cependant nécessaire.

« Volontariat impératif »

Ouvrir le dimanche matin « est de plus en plus demandé par les clients », assure la direction, ce que conteste la CFDT. Toutefois, « il n’y a aucune volonté d’ouvrir tous les hypermarchés le dimanche matin. Tout dépendra de l’environnement de chacun des magasins et de l’attente de ses clients », a précisé mardi à l’AFP un porte-parole du groupe.

Dans le commerce à prédominance alimentaire, la loi Macron d’août 2015 prévoit une majoration salariale d’au minimum 30 % pour les surfaces de vente supérieures à 400 m2. La dernière proposition de Carrefour est « à une majoration de 80 % (…) ou une récupération des heures majorées par dimanche matin travaillé ».

Le groupe insiste sur « le volontariat impératif des collaborateurs » et prévoit un « renforcement des équipes le dimanche matin par la création de plusieurs centaines de postes dédiés à cette plage horaire dans les magasins qui seraient concernés ».

Pour la CFDT, ce projet « ouvre la porte à une ouverture systématique » et « il n’est pas question de laisser s’installer la banalisation du travail du dimanche qui solde le repos dominical et est un non-sens économique avec une rentabilité quasi nulle ».

Le syndicat dénonce un accord « inapplicable » et « des annonces d’embauches qui risquent de se faire au détriment du travail dans la semaine ». Il souligne que la direction refuse de fournir aux syndicats la liste des hypermarchés concernés.

La CFDT dit avoir consulté « 10 200 salariés à ce jour » dont « 94 % se sont prononcés contre le projet d’accord ».