Au lendemain de l’annonce par la Maison Blanche d’une nouvelle vague de sanctions contre la Russie, le Kremlin a dénoncé, mardi 10 janvier, « un pas de plus » dans la dégradation des relations russo-américaines, regrettant une « détérioration sans précédent » depuis la prise de fonction de Barack Obama.

Lundi, le Trésor et le département d’Etat américains avaient notamment annoncé des sanctions contre Alexandre Bastrykine, le chef du puissant Comité d’enquête russe chargé des principales investigations criminelles, et contre Andreï Lougovoï et Dmitri Kovtoun, deux suspects du meurtre de l’opposant et ex-agent du KGB Alexandre Litvinenko.

Ces nouvelles sanctions américaines contre la Russie surviennent dix jours après l’expulsion de 35 diplomates considérés comme des agents russes par l’administration sortante de Barack Obama et à dix jours de la prestation de serment du président élu Donald Trump, qui veut se rapprocher de Moscou.

La liste « Magnitski »

Les noms de Bastrykine, Lougovoï et Kovtoun ont notamment été ajoutés à la liste dite « Magnitski », du nom d’une loi américaine de 2012 qui permet de geler les éventuels biens et intérêts aux Etats-Unis de responsables russes interdits d’entrer sur le sol américain parce que coupables, selon Washington, de graves violations des droits de l’homme.

L’actualisation de cette liste, faite chaque année par l’exécutif américain auprès du Congrès, est une source de grandes tensions entre Moscou et Washington depuis 2012, année de la réélection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis.

« Manie des sanctions »

Dans un communiqué, la diplomatie russe a fustigé une « manie des sanctions » à Washington et un « comportement honteux » de l’administration Obama. Le président de la Douma (chambre basse du Parlement), Viatcheslav Volodine, a pour sa part dénoncé l’« hystérie » de l’administration sortante.

Andreï Lougovoï et Dmitri Kovtoun ont eux-mêmes qualifié d’« absurde » la décision de Washington. Cette mesure « ne provoque que de la perplexité », a assuré M. Lougovoï, ancien agent secret russe devenu député du Parti libéral démocrate (LDPR) à la Douma d’Etat. Ces sanctions « dépassent l’entendement », a déclaré de son côté M. Kovtoun à l’agence Interfax, ajoutant n’avoir aux Etats-Unis ni compte, ni biens immobiliers qui pourraient être gelés. Alexandre Bastrykine n’a pas pour l’heure réagi à l’annonce de ces sanctions.