La montée du hashtag ESR en peinture sur twitter | Thibaut Poirot

« Tu veux lancer le hashtag #ESRenPeinture ? » C’est avec ce tweet qu’a commencé, vendredi 6 janvier, un concours de détournement de tableaux pour illustrer le quotidien de l’ESR – pour « enseignement supérieur et recherche ». David Louapre, chercheur en physique, créateur de la chaîne YouTube de vulgarisation scientifique Science étonnante, répondait ainsi à Sylvain Deville, chercheur au CNRS, qui utilisait l’œuvre du peintre espagnol Bartolomé Esteban Murillo, L’annonciation (1660), dans laquelle l’ange Gabriel s’agenouille devant la Vierge Marie pour se moquer du processus de demande de financement auprès de l’Agence nationale de la recherche.

Ainsi, des œuvres d’Edouard Hopper (Les oiseaux de nuit, 1942), de Jean-Baptiste Greuze (Le fils ingrat 1777) de Cézanne (Les joueurs de cartes, 1892) ont servi à illustrer tour à tour la solitude des laboratoires de recherche le vendredi soir, l’annonce faite aux parents lors de l’inscription en thèse, ou encore des étudiants qui sèchent leurs cours magistraux pour réviser à la bibliothèque universitaire. « Il y a un réseau d’universitaires très présents sur Twitter qui réagit assez bien aux tendances et qui manie avec habileté l’humour et les codes de Twitter », commente David Louapre.

Une communauté portée sur l’ironie

La communauté universitaire n’en est pas à son coup d’essai en matière d’autodérision. Sous le hashtag #GorafiESR, en février 2016, inspiré du site d’information parodique Le Gorafi, de nombreux tweets moquaient les difficultés de financement de la recherche, la lenteur de l’administration ou les problèmes que rencontrent les thésards avec leur famille. En 2015, #lesdessousdeluniversite #GraceAMAThese avaient eux aussi connu un beau succès sur le réseau social.