Cécile Bourgeon, la mère de Fiona, le 5 septembre 2016, au tribunal de Riom (Puy-de-Dôme). | THIERRY ZOCCOLAN / AFP

« Je ne sais pas, si demain Madame Bourgeon est libre, ce qu’elle fera », a déclaré Raphaël Sanesi de Gentile, l’avocat général du procès de la maire et du beau-père de Fiona, morte en mai 2013. Raison invoquée : sa « mise en liberté peut porter atteinte à une recherche éventuelle » du corps de Fiona, qui n’a jamais été retrouvé.

L’avocat général a ainsi réclamé, mardi 10 janvier, le maintien en détention de Cécile Bourgeon, acquittée partiellement en novembre par la cour d’appel de Riom (Puy-de-Dôme) pour la mort de sa fille. La décision sera rendue le lendemain, mercredi, à 11 heures.

M. Sanesi de Gentile craint également pour la sécurité de la jeune femme, dont l’acquittement partiel avait suscité des manifestations d’indignation populaire au sortir du tribunal. Expliquant avoir reçu des « messages d’insatisfaction » après le verdict, il craint du « harcèlement, une éventuelle agression ». Ne pas la libérer est « dans l’intérêt de tous et celui de Cécile Bourgeon », a-t-il conclu.

Eligible à une remise en liberté

Le 26 novembre, Cécile Bourgeon avait été acquittée partiellement du chef de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur sa fille de cinq ans, tandis que son ancien compagnon était, lui, condamné à vingt ans de réclusion pour ces mêmes faits.

La cour l’avait, en revanche, condamnée à cinq ans de prison pour quatre délits, notamment « non-assistance à personne en danger » et « dénonciation de crime imaginaire » pour avoir monté le scénario de sa disparition dans un parc de Clermont-Ferrand, le 12 mai 2013.

Mais devant le verdict bien en deçà de ses réquisitions, le parquet général avait annoncé quelques jours après le procès qu’il interjetait appel pour la mère de la fillette et son ancien compagnon. Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf seront rejugés en appel dans une autre juridiction, probablement en 2017, à une date qui n’a pas pour l’heure été fixée.

Ayant déjà purgé en détention provisoire 40 des 60 mois de sa condamnation, Cécile Bourgeon est éligible à une remise en liberté, qui pourrait l’amener à comparaître libre à son procès en appel.