Barack Obama arrive à Chicago à bord d’Air Force One, le 10 janvier. | NICHOLAS KAMM / AFP

Barack Obama, qui s’apprête à céder la place à l’homme d’affaires républicain Donald Trump, a choisi la ville de Chicago, terre de sa fulgurante ascension politique, pour prononcer son dernier discours en tant que président des Etats-Unis, mardi 10 janvier. Accompagné de sa femme Michelle et du vice-président Joe Biden, il s’exprime depuis le « McCormick Place », au cœur de la grande ville de l’Illinois (nord).

Après une entrée sur la chanson City of Blinding Lights de U2, Barack Obama s’est écrié « Salut Chicago ! Ça fait plaisir d’être à la maison ». « Nous sommes les instruments de notre démocratie. Quelle idée radicale. Quel cadeau nos pères fondateurs nous ont donné. » « Si je vous avais dit que nous inverserions la récession, que l’on améliorerait notre système de santé... Mais c’est ce que nous avons fait. C’est ce que vous avez fait. Et grâce à ces mesures l’Amérique est un endroit meilleur et plus fort que lorsque nous avons commencé ».

« Cela dépent de nous que notre gouvernement fasse les bons changement. Nous sommes toujours la plus respectée et riche nation du monde. Ce potentiel ne se réalisera seulement que si notre démocratie fonctionne. Si nos politiques respectent la décence de nos populations. C’est sur cela que je veux me concentrer ce soir. L’état de notre démocratie. La démocratie requiert un sens de la solidarité. Nous réussissons ou tombons ensemble.»

« Malgré tous les progrès que nous avons fait, ce n’est pas suffisant. On peut discuter de la façon d’atteindre ces buts, mais on ne peut pas discuter de ces buts en eux-même. J’ai vécu suffisamment longtemps pour savoir que les relations entre races sont meilleures. Pas seulement dans les statistiques, mais dans les rues. Mais elles ne sont pas là où elles devraient être ». « Nous avons besoin de lois contre les discriminations dans le logement, dans le travail, dans notre système judiciaire. Mais les lois ne seront pas suffisantes, les coeurs doivent changer. Ca ne se passera pas en une nuit. »

La ville où tout a commencé

Les billets - gratuits - pour assister à ce dernier discours se sont arrachés samedi à l’aube devant ce centre de conférences où des centaines de personnes ont fait la queue dans un froid polaire en espérant obtenir le précieux sésame. Certains se retrouvaient même en vente en ligne.

Barack Obama avait pris la parole au soir de sa première victoire, le 5 novembre 2008, quelques rues plus haut, à Grant Park, immense jardin public coincé entre le lac Michigan et des gratte-ciels. « Si jamais quelqu’un doute encore que l’Amérique est un endroit où tout est possible (…) la réponse lui est donnée ce soir », avait-il lancé devant des dizaines de milliers de personnes rassemblées dans le froid et brandissant des pancartes frappées du slogan « Yes we can ».

Huit années à la tête de la première puissance mondiale ont blanchi ses tempes et émacié son visage, mais le premier président noir de l’histoire des Etats-Unis entend délivrer une nouvelle fois un message d’espoir.