François Fillon, le candidat de la droite à la présidentielle, lors d’un meeting à Nice, mercredi 11 janvier 2016. | VALERY HACHE / AFP

François Fillon s’est efforcé mercredi 11 janvier de relancer sa campagne en faisant son mea culpa au sujet de son projet de réforme de la Sécu, attaqué de toutes parts. Le candidat des Républicains à la présidentielle a mis l’accent, lors d’un meeting à Nice, sur ses propositions en matière d’immigration.

« L’unité nationale commande une autre politique de l’immigration (…). La France doit non seulement lutter contre l’immigration illégale, mais elle doit aussi réduire son immigration légale au strict minimum », a déclaré le candidat. Des ténors de la droite locale se trouvaient au meeting, comme Christian Estrosi (président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur) et Eric Ciotti (président du conseil départemental des Alpes-Maritimes), ainsi que Jean-Claude Gaudin (maire de Marseille).

« La France n’est pas une mosaïque »

Avant son meeting, l’ex-Premier ministre a rendu hommage aux victimes de l’attentat du 14 juillet, par un dépôt de gerbe, puis s’est déplacé au poste-frontière de Menton, par lequel des migrants tentent régulièrement d’entrer en France.

« La France est généreuse, mais elle n’est pas une mosaïque et un territoire sans limite. C’est une Nation, en droit de choisir qui peut la rejoindre, en droit aussi d’exiger des étrangers qu’ils se plient à ses règles et à ses coutumes. »

« Il existe chez nous, depuis la chrétienté, une tradition de l’hospitalité pour les victimes de persécutions politiques », a-t-il argué, mais « ces traditions d’ouverture doivent être raisonnables et raisonnées. »

« Mal compris »

Dans la matinée, sur BFM-TV, le candidat des Républicains avait une nouvelle fois tenté de clore l’empoisonnant procès instruit par ses adversaires coalisés contre son projet de réforme de l’Assurance-maladie ; il réaffirmait avoir été « mal compris » sur ses propositions, pour partie « retirées » de son site Internet.

Il a rappelé avoir « lancé un débat avec l’ensemble des responsables de la santé, les médecins », avec de nouvelles propositions « avant la fin du mois de janvier ou début février ».

Changement de ton sur Bachar Al-Assad

L’ancien Premier ministre a par ailleurs changé radicalement de ton au sujet du président de la Syrie Bachar Al-Assad, présenté en novembre comme le meilleur rempart contre le djihadisme pour les chrétiens d’Orient, et qualifié mercredi de « dictateur » et de « manipulateur ».

Il s’en est en particulier pris aux médias français qui ont diffusé une interview du dirigeant syrien dans laquelle ce dernier jugeait « bienvenue » la position sur la Syrie du candidat des Républicains.