« Le bilan depuis le début de l’année 2017 est de vingt-six pertes en vies humaines, dont quatre civils, neuf éléments des forces de l’ordre et douze miliciens », et l’épouse d’un chef de groupement, a annoncé dans un communiqué, mercredi 11 janvier, Alex Kande, gouverneur de la province du Kasaï central, en République démocratique du Congo (RDC).

« Le mouvement insurrectionnel de Kamuina Nsapu s’est anarchiquement transformé en guérilla meurtrière », déplore M. Kande, accusant « les miliciens » d’« enrôlement forcé de mineurs, l’utilisation des enfants et des femmes comme boucliers humains ». Les miliciens sont aussi accusés « d’interception des trains » et de « destruction méchante d’édifices publics ». « Six armes AK47 et quatorze fusils de fabrication artisanale » ont été saisis, selon le communiqué.

Lundi dernier, lors de la reprise des cours dans des écoles de Kananga, capitale du Kasaï-Central, des heurts avaient éclaté entre les forces de sécurité et « les miliciens » qui empêchaient les enfants de suivre les cours : « trois corps ont été retrouvés près de la rivière Ganza, dans la commune de Ganza », selon un responsable provincial.

L’ONU va déployer des troupes

« Ce qui se passe dans cette zone commence à devenir une préoccupation majeure », a déclaré Félix-Prospère Basse, porte-parole de La mission de l’ONU en RDC (Monusco) annonçant le déploiement imminent d’« une centaine d’hommes ou plus » selon « la situation sur le terrain ».

Ces troupes ont pour mission « d’interdire les activités des groupes armés, et d’assurer une protection efficiente des personnes et de leurs biens, mais aussi, du personnel et des installations onusiens dans la zone », a ajouté M. Basse.

Cent quarante morts depuis août 2016

Depuis août, le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a dénombré au moins cent quarante personnes tuées dans des affrontements entre forces de l’ordre et partisans du chef coutumier Kamuina Nsapu, actifs dans trois provinces du centre de la RDC (Kasaï-Central, Kasaï et Kasaï-Oriental).

Le Kasaï-Central est considéré comme la base qui abrite le quartier général du mouvement du chef Kamuina Nsapu, d’où partent toutes ces violences qui sont pour l’heure « hors radar », selon l’OCHA.