Karl Rose, 22 ans, devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône, le 5 janvier 2017. | BERTRAND LANGLOIS / AFP

Il l’avait reconnu sans détour lors de son procès. Depuis son plus jeune âge, son obsession était « la mort, les armes, et tuer des gens ». Karl Rose, qui avait fini par concrétiser ses rêves macabres, a été condamné jeudi 12 janvier à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté de vingt-deux ans. Il était jugé par la cour d’assises des Bouches-du-Rhône pour avoir tué à la kalachnikov trois personnes et blessé une quatrième à Istres en 2013.

Conformément aux réquisitions de l’avocat général, la cour a retenu l’altération du discernement de l’accusé, âgé de 19 ans à l’époque des faits, mais a décidé d’appliquer malgré tout la peine maximale prévue par la loi. Karl Rose dispose de dix jours pour faire appel de sa condamnation, délai au-delà duquel sa peine deviendra définitive.

« Se reconstruire »

« Les jurés ont été impressionnés par la multitude et l’horreur des crimes, qui parfois écrasent tout », a réagi devant les journalistes Me Thierry Ospital, l’un des avocats de Karl Rose.

« Pour nous, ce n’était pas de la haine. On a demandé justice. Aujourd’hui, justice a été rendue », a réagi Eric Shorjian, le frère de Serge Shorjian, après le délibéré, estimant que les familles allaient désormais devoir « se reconstruire ».

  • Les faits

Le 25 avril 2013 en début d’après-midi, après une banale dispute avec son père, Karl Rose était allé déterrer une kalachnikov qu’il avait achetée sur Internet et remise en état alors qu’elle était neutralisée. Il avait ensuite déambulé dans les rues d’Istres et tiré au hasard sur ses victimes.

Il avait ainsi abattu Patrice Martinez et Serge Shorjian, qui bricolaient devant chez eux. Puis avait blessé Louisa Aissa-Olivieri dans sa voiture, avant d’abattre un autre automobiliste, Pierre Tanneux.

Après avoir rechargé son arme, il l’avait jetée dans un fourré, près de l’Etang-de-Berre, et avait fait signe à une patrouille de police pour se rendre, déclarant seulement : « C’est moi, j’ai pété un câble. »