Chaque année, le 10 janvier, ils sont des milliers d’initiés vaudous à célébrer sur la plage de Ouidah, au sud du Bénin, les quatre divinités de la nature : l’air, le feu, l’eau et la terre. En 1993, au lendemain de la chute du régime communiste béninois, le président Nicéphore Soglo a institué la Fête du vaudou, célébrée durant une semaine dans tout le pays. Apparu dans le royaume de Dahomey (actuels Togo et Bénin), ce culte n’est pas précisément né à Ouidah. Mais c’est de cette petite ville, jadis point de rassemblement de la traite négrière de la côte sud de l’Afrique de l’Ouest, qu’il s’est exporté jusqu’en Louisiane, au Brésil ou à Haïti, pour compter aujourd’hui 50 millions de fidèles à travers le monde. Venus d’Afrique, des Antilles, d’Europe ou des Etats-Unis, les adeptes du culte se recueillent face à l’océan. Accompagnés de quelques touristes, ils se rassemblent sur la plage de la Porte du non-retour, au pied du monument du même nom, en mémoire du ballet incessant des bateaux qui partaient pour le Nouveau Monde avec leurs chargements d’esclaves.