Les lycéens Louise et Julien, rencontrés à O21 Lille, samedi 7 janvier. | Le Monde / Emile Costard

« Moi qui suis très perdue sur ce que je veux faire après le bac, ça m’aide à repartir de l’avant, à me poser les bonnes questions, apprécie Louise, élève de terminale S à Villeneuve-d’Ascq (Nord), venue participer à la première édition d’O21/s’Orienter au 21e siècle, organisée par Le Monde, à Lille, vendredi 6 et samedi 7 janvier. La conférence sur la créativité m’a le plus intéressée. Une intervenante conseillait de se demander : Qu’est-ce que je n’aime pas ? De quoi ai-je besoin ? Quels sujets m’intéressent ? Quels sont les objectifs que je me fixe dans mon travail ? Par exemple, je m’intéresse à l’art, et le numérique ne m’attirait pas trop, mais comme mes objectifs sont de transmettre et d’aider par mon travail, je me dis finalement que le numérique serait une façon de le faire à plus grande échelle… »

A ses côtés, sa mère opine : « Il y a des choses que l’on dit en tant que parents, mais ce n’est pas la même chose de l’entendre venant de personnes extérieures. » Louise et sa mère sont venues de leur propre initiative, dès vendredi, tant pis si leur lycée ne faisait pas partie de ceux qui ont autorisé des classes entières à y participer, à la faveur du partenariat entre l’événement et l’éducation nationale.

Poser toutes les questions, même par SMS

Même chose pour le petit ami de Louise, Julien, élève de première S à Notre-Dame-de-Sion, à Saint-Omer. Lui a « une idée bien précise » de ce qu’il compte faire : psychologue ou ergothérapeute, mais a trouvé « très cool qu’à l’une des conférences, il y ait une prof de psycho de Lille 3 », qui lui a appris l’existence d’une double licence Miashs, en informatique et psychologie. Il a aussi apprécié qu’on puisse poser des questions par SMS lors des conférences, ce qu’il juge plus facile que de prendre la parole en public.

Quitterie et son compagnon Valentin, qui terminait ses partiels samedi matin, ne sont venus qu’à la conférence Certains métiers ont-ils plus de sens ?. « Le sens du travail, c’est très important. On ne nous en parle pas quand on est au lycée, tout comme on ne nous parle pas des métiers manuels », fait valoir la jeune femme.

Après une licence de droit, « où on se vend du rêve à soi-même – devenir avocat », elle a changé de voie pour intégrer en troisième année l’Iscom, et souhaite « travailler dans la communication culturelle et sociale ». Elle a profité du temps prévu pour des échanges entre les participants et le public, à la fin de chaque conférence, pour aller discuter avec la chargée de communication de l’association La Ruche qui dit oui !.

Son compagnon Valentin a, de son côté, poursuivi ses études de droit, mais changé de projet. Lui qui s’imaginait avocat d’affaires au début de ses études milite aujourd’hui pour la légalisation du cannabis à des fins thérapeutiques, et entend passer un BTS d’horticulture à distance l’an prochain pour pouvoir joindre la théorie à la pratique. « Je salue l’initiative de cette conférence, on sent bien que cela va à contre-courant du discours selon lequel il faut faire une prépa ou faire Sciences Po si on est bon élève. »

« Il est important de trouver un métier qui a du sens »

Au fil des conférences, Benjamin n’a pas, pour sa part, modifié son projet d’entrer en classe prépa scientifique. « Mais cela fait du bien d’entendre que si on loupe, ce n’est pas grave, que c’est important de faire ce qui nous plaît », sourit l’élève de terminale S option informatique au lycée Gambetta, à Arras.

S’il s’est senti moins concerné par les débats sur l’entreprenariat – « c’est un peu tôt pour moi », précise-t-il –, il a apprécié de participer à l’atelier Le pitch ou l’art de convaincre, à l’issue duquel il a échangé son numéro avec un jeune homme plus âgé qui s’apprête à créer son entreprise.

« Ce sont des thématiques en dehors de ce que l’on voit d’habitude, avec des gens qui expliquent, d’après leur vécu, qu’il est important de trouver un métier qui a du sens, salue la mère de Benjamin. Cela donne de bonnes bases pour aller plus loin ensuite, même si cela manquait un peu d’exemples précis. »

Gauthier, en deuxième année de licence de mathématiques à Lille 1, après un passage décevant par Polytech, hésite à poursuivre dans cette voie. « Aux conférences, je n’ai pas eu d’éléments de réponse précis sur les cursus possibles. Mais cela m’a amené à me poser des questions que je ne me posais pas », sourit-il. « On tient quand même une piste concrète : on a appris qu’il est possible de faire des stages à l’université, même quand ils ne sont pas prévus dans le cursus », se félicite sa mère.