Mieux qu’être accroché à son téléphone

C’est la dernière lubie des hôtels et des résidences de luxe comme des agences de voyages haut de gamme : faire suivre son aimable clientèle dans ses escapades par un drone et lui livrer à la fin de la journée images et vidéos souvenir. « C’est quand même mieux et plus authentique de voyager sans être entouré de gens sans arrêt accrochés à leur smartphone », assure au New York Times Katalina Mayorga, fondatrice d’El Camino Travel, une agence spécialisée dans les voyages de groupe en Amérique du Sud. Le tout réalisé par un pilote photographe professionnel qui se chargera du montage, voire de la mise en ligne du résultat sur les réseaux sociaux.

Caravane de chameaux dans le soleil couchant à Cable Beach (Australie). | TODD KENNEDY

Honeymoon special

L’addition est généralement salée. Le service « Drone the World » de la très sélecte agence Black Tomato, comprenant une vidéo de trois minutes et des photos aériennes de l’excursion ou de la séance de ski nautique ou de kitesurf, est intégré dans un package facturé à partir de 5 500 dollars pour trois jours. L’hôtel Intercontinental de Tel-Aviv propose aussi des photos aériennes dans son forfait « Honeymoon » (à partir de 3 277 dollars pour cinq jours) et d’autres établissements font de même. Les agences Flytographer et Shootmytravel qui réalisent des reportages photos pour les particuliers aux quatre coins du monde se sont également lancées sur le créneau. Compter 350 dollars pour une demande en mariage, genou à terre, filmée par drone…

Ski à Adzhigardak (Russie). | MAKSIM TARASOV

Point encore disponible en France

Et en France ? Ce genre de proposition n’a, semble-t-il, pas encore été formalisé par les établissements touristiques haut de gamme. Une conséquence de la réglementation qui impose des autorisations pour les activités professionnelles et encadre strictement les conditions de vol ? Pas sûr. Réaliser une prestation de qualité n’est pas aussi simple qu’il y paraît et, dans ce cas, les coûts grimpent vite. « De nombreux autoentrepreneurs proposent leurs services pour filmer des cérémonies ou réaliser des vidéos pour des entreprises en utilisant des drones légers, mais il leur est pratiquement impossible de rentabiliser leur activité et les déconvenues se sont multipliées », assure la société de production Aérofilms spécialisée dans les films aériens, notamment pour le cinéma. Selon l’un de ses responsables, « on ne peut pas gagner sa vie en dessous d’un tarif de 1 500 euros hors taxes la journée ».