Un paysage économique mondial plus « mouvant » que jamais : tel est le diagnostic dressé par le Fonds monétaire international (FMI) qui présentait, lundi 16 janvier, ses nouvelles prévisions économiques mondiales.

Un constat pas forcément pour le pire : si l’institution maintient son pronostic annoncé en octobre 2016 d’un produit intérieur brut (PIB) mondial en hausse de 3,4 % en 2017 et 3,6 % en 2018 (après 3,1 % l’an dernier), elle a légèrement revu à la hausse ses prévisions pour les pays avancés : après 1,6 % en 2016, leur croissance devrait accélérer à 1,9 % cette année et 2 % en 2018 (soit une hausse respectivement de + 0,1 et + 0,2 % par rapport aux prévisions d’octobre).

« Certains développements depuis l’été dernier indiquent que la croissance pourrait regagner en vigueur dans un certain nombre de grosses économies », souligne le chef économiste du FMI, Maurice Obstfeld. L’essentiel du rebond tient à l’amélioration des perspectives chez certains grands pays émergents. Mais le principal fait nouveau est la prévision d’une croissance plus robuste aux Etats-Unis, dans le sillage de l’élection du républicain Donald Trump. Alors que le milliardaire a fait campagne sur la promesse de réductions d’impôts et d’un plan de relance massif dans les infrastructures, cette politique budgétaire « plus expansionniste » devrait tirer l’activité : le FMI a révisé à la hausse son scénario pour la croissance américaine à + 2,3 % en 2017 et + 2,5 % l’année suivante (soit respectivement + 0,1 % et + 0,4 % par rapport à octobre).

Une légère accélération de la croissance mondiale attendue en 2017
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Source : Prévisions économiques du FMI, janvier 2017

« L’incertitude a augmenté »

Pour le Fonds monétaire, rien n’incite pourtant à se réjouir prématurément. Cette accélération de l’activité intervient après une année 2016 marquée par la croissance la plus faible depuis la fin de la crise financière mondiale. Surtout, l’éventail des risques et vulnérabilités susceptibles de faire dérailler ces prévisions est large. Le FMI cite pêle-mêle l’« antipathie » accrue des populations vis-à-vis du commerce international qui pourrait conduire à un regain de protectionnisme, les niveaux élevés de dettes publique et privée, les pressions déflationnistes à l’œuvre dans un certain nombre de pays riches ou encore le flou qui persiste encore sur les modalités précises du Brexit.

Enfin, les projets de la nouvelle administration américaine sont très peu détaillés. Les effets de la relance fiscale risquent de varier du tout au tout selon la façon dont celle-ci sera appliquée. En définitive, rappelle M. Obstfeld, selon une antienne désormais classique lors des exercices de prévision économique, la seule certitude est que « l’incertitude a augmenté ».