Les violences carcérales au Brésil ont fait une centaine de morts depuis le début de l’année. | ANDRESSA ANHOLETE / AFP

La police est intervenue à bord de véhicules blindés dimanche 15 janvier pour mettre fin à quatorze heures de violence dans la prison d’Alcaçuz au nord-est du Brésil. Le bilan de la mutinerie serait de 26 morts selon le bureau en charge de la sécurité publique de l’état Rio Grande do Norte. L’émeute s’est déclarée lorsque des détenus, vraisemblablement membres de gangs rivaux, sont sortis de leurs quartiers pour s’affronter violemment.

Les détenus, lourdement armés, avaient coupé le courant, et la police a dû attendre l’aube pour intervenir.

Dans la matinée, 28 prisonniers se sont évadés d’une autre prison, à Curitiba dans le sud, grâce au renfort d’une quinzaine de complices. Ces derniers ont fait sauter un mur du bâtiment à l’explosif et menacé les policiers avec des armes de guerre.

Il s’agit des deux nouveaux épisodes d’une récente série de carnages qui frappe les prisons brésiliennes. Les 1er et 2 janvier, des violences ont fait 56 morts dans une prison de Manaus à l’entrée de la forêt amazonienne. Une autre émeute a fait 33 morts le 6 janvier près de la frontière avec le Venezuela.

Des prisons surpeuplées à travers le pays

Les autorités brésiliennes expliquent ces tueries par une guerre entre les deux principaux gangs criminels du pays pour le contrôle de l’approvisionnement et de la vente de cocaïne: le Premier Comando de la Capitale (PCC), de Sao Paulo, et le Comando Vermelho (CV) de Rio de Janeiro, et leurs alliés.

La surpopulation carcérale n’arrange rien. Le pénitencier d’Alcaçuz accueillerait 1 083 détenus pour une capacité de 620 places. A l’échelle nationale, le taux d’occupation est de 167% par rapport à la capacité officielle des prisons, selon les derniers chiffres du ministère de la Justice.

Attentif aux événement d’Alcaçuz, le président Michel Temer a donné l’ordre d’apporter « toute l’aide nécessaire » aux autorités de l’Etat. Une réunion avec les responsables de la sécurité des différents Etats est prévue mardi au ministère de la Justice pour examiner « les mesures d’urgence face à la crise du système pénitentiaire ».