Site Alstom à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). | GONZALO FUENTES / REUTERS

Décidément Alstom engrange les contrats de transport urbain pour le plus grand profit de ses usines hexagonales. Après le méga-marché des nouveaux RER parisiens co-remporté avec Bombardier (3,75 milliards d’euros pour 255 rames au maximum), le groupe français a annoncé mardi 17 janvier avoir gagné un contrat – cette fois nettement plus modeste – de 190 millions d’euros pour construire et équiper la future ligne 3 du métro de la capitale vietnamienne, Hanoï.

« Alstom, en sa qualité de leader d’un consortium avec Colas Rail et Thales, a signé aujourd’hui un contrat avec le Hanoï Metropolitan Railway Management Board (MRB) afin de fournir un système de métro qui devrait entrer en service commercial avant la fin de l’année 2021 », indique le groupe dans un communiqué. Il s’agit du tout premier contrat de système de métro remporté par Alstom au Vietnam.

Le constructeur ferroviaire précise qu’il va fournir et intégrer le système de métro qui comprend dix rames, une solution de contrôle des vitesses et fréquences des trains, ainsi que l’alimentation électrique et l’équipement du dépôt de maintenance et des douze stations à construire. Cette troisième ligne a pour but de désengorger Hanoï (8 millions d’habitants) où la circulation est devenue un cauchemar. « Alstom est le partenaire privilégié pour apporter au Vietnam un système de transport plus vert et plus intelligent », a souligné Jean-François Beaudoin, vice-président du groupe chargé de l’Asie-Pacifique.

Répondre à ses détracteurs

Cette petite commande est aussi l’occasion pour Alstom de montrer que sa croissance internationale permet de donner du travail à ses salariés en France, répondant ainsi à ses détracteurs qui lui reprochent de faire reposer son activité hexagonale sur la seule commande publique française. Le groupe souligne en effet que le projet impliquera six sites d’Alstom : l’usine principale de métros de Valenciennes (Nord), le siège de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), et les usines de composants du Creusot (Saône-et-Loire), de Tarbes (Hautes-Pyrénées), d’Ornans (Doubs) et de Villeurbanne (Rhône).

Le même jour, Alstom a publié un chiffre d’affaires de 1,7 milliard d’euros pour son troisième trimestre 2016/2017, en croissance de 3 %, confirmant ses objectifs pour 2020.
Pour les neufs premiers mois de son exercice 2016/2017, le chiffre d’affaires est de 5,2 milliards d’euros, en progression de 6 % (5 % à périmètre et taux de change constants), et les prises de commandes se sont établies à 7,2 milliards d’euros, contre 6,3 milliards d’euros sur la même période l’année dernière, soit une hausse de 16 %.

En septembre 2016, Alstom avait créé la polémique en annonçant la fermeture de son site historique de Belfort, où sont fabriquées les locomotives des trains et des TGV. Un plan de sauvegarde avait finalement été signé avec le gouvernement en octobre, prévoyant la fabrication de TGV supplémentaires le développement d’une nouvelle gamme de locomotives hybrides et du « TGV du futur », conjointement avec la SNCF.