Emmanuel Macron visite un IUT à Marseille, le lendemain de sa déclaration de candidature à l'élection présidentielle, le 17 novembre 2016. | ARNOLD JEROCKI / DIVERGENCE POUR LE MONDE

Après Arnaud Montebourg, candidat à la primaire de gauche, Emmanuel Macron (En marche !) et François Fillon (LR), candidats à la présidence de la République, la Confédération nationale des Junior-Entreprises (CNJE) prévoit de rencontrer les finalistes de la primaire de la gauche entre les deux tours. Objectif : attirer l’attention des politiques sur ces associations étudiantes, moteur d’insertion professionnelle et outils pratique pour les entreprises.

Ces structures implantées dans les universités et établissements d’enseignement supérieur – il en existe 180 en France – fonctionnent comme de petits cabinets de conseil. Les étudiants y mettent en pratique l’enseignement théorique qu’ils reçoivent en réalisant des études et projets pour de véritables clients. Pour cela, ils bénéficient d’accès à d’importantes bases de données et peuvent s’appuyer sur leurs enseignants et surtout sur le réseau de milliers d’alumni – les anciens élèves – à travers le monde.

« Ils sont capables de réaliser des études de concurrence, de satisfaction, ou encore des projets technologiques comme la création de sites Internet », précise Samuel Tamba, vice-président de CNJE. Et cela fonctionne. Rezlaine Zaher, PDG et fondatrice de l’agence Executive Studio n’en revient pas. « J’ai été agréablement surprise. Le rendu de l’étude était structuré, ils ont une très bonne méthodologie de travail. Cela m’a permis de valider certaines hypothèses et d’en fermer d’autres », explique-t-elle. A tel point qu’elle a ensuite sollicité une deuxième fois ce type d’association.

« Manque de notoriété »

Le faible coût de ces études est un autre argument pour les entreprises. Il faut compter 2 500 euros, en moyenne, selon la CNJE. « Ce type de structure est particulièrement adapté aux entrepreneurs qui se lancent », confie Rezlaine Zaher.

Les étudiants y trouvent aussi leur compte : ils bénéficient de formations dispensées par des salariés de grandes entreprises partenaires et développent ainsi une expertise en étant directement impliqués dans les missions. « C’est extrêmement enrichissant de se confronter à la réalité du terrain », explique une étudiante en école de commerce. « Et puis, cela nous permet de financer en partie nos études, tout en valorisant notre CV ! », conclut-elle. Chaque étudiant est en effet rémunéré selon le temps passé sur le projet.

En dépit de leurs avantages, les Junior-Entreprises restent finalement assez méconnues. « Nous souffrons d’un manque de notoriété. C’est pourquoi nous menons actuellement un travail de sensibilisation auprès des dirigeants de société et de la classe politique », explique M. Tamba. A son agenda, la CNJE organise à Sciences Po Paris le 23 février le « Women’s Talk Junior-Entreprises ». Puis, trois semaines plus tard, la CNJE tiendra, en partenariat avec le Medef, « 48 h pour entreprendre », un « start-up week-end » qui se déroulera les 11 et 12 mars dans une douzaine de villes françaises.