Deux jours avant l’investiture du président élu Donald Trump et l’entrée en fonction de la nouvelle administration, il a également répondu au futur chef de l’Etat, en déclarant que l’alliance entre l’Europe et les Etats-Unis formait « la fondation de ce qu’a accompli le monde avec succès au cours de la deuxième moitié du 20ème siècle ». | FABRICE COFFRINI / AFP

« Je suis vice-président des Etats-Unis pendant encore quarante-huit heures, et après ça je pourrai commencer à dire ce que je pense. » Au cours d’un de ses derniers discours, dirigé entre autres contre la Russie, Joe Biden a déclaré, mercredi 18 janvier, que ce pays constituait la principale menace pour l’ordre libéral voulu par le monde occidental.

« La principale menace (…) provient d’acteurs externes qui s’emploient à fracturer l’ordre libéral international », a déclaré M. Biden devant le Forum économique mondial dans la ville de Davos, en Suisse. « Je ne vais pas mâcher mes mots, ce mouvement est conduit principalement par la Russie », a-t-il ajouté, mentionnant également la Chine et des acteurs du Moyen-Orient.

Le président russe, Vladimir Poutine, « travaille avec tous les outils disponibles pour rogner le projet européen », a dit M. Biden. Selon lui, le président russe « teste les lignes de faille entre pays occidentaux » et s’emploie à faire revenir le monde vers un système « défini en zones d’influence ».

Joe Biden a également fait référence aux « cyberintrusions » de la Russie dans « des partis politiques et [chez] des individus » aux Etats-Unis, ciblant très clairement le piratage d’un organe du Parti démocrate, attribué par la communauté du renseignement à des hackeurs du renseignement russe.

Un avertissement à Trump sur l’OTAN

Deux jours avant l’investiture du président élu Donald Trump et l’entrée en fonction de la nouvelle administration, il a également répondu au futur chef de l’Etat, en déclarant que l’alliance entre l’Europe et les Etats-Unis formait « la fondation de ce qu’a accompli le monde avec succès au cours de la deuxième moitié du XXe siècle ».

Durant sa campagne, le républicain Donald Trump s’est attaqué à plusieurs reprises à l’OTAN, qu’il a qualifiée « d’obsolète », et a notamment proposé de faire contribuer davantage les alliés des Etats-Unis au financement de leur défense.

L’utilité de l’OTAN est « incontestable », a également répliqué mercredi le général Petr Pavel, qui dirige la plus haute instance militaire de l’Alliance atlantique, en réponse aux critiques de M. Trump.

« On peut évidemment discuter de l’ampleur, de la profondeur et du rythme de l’adaptation » aux nouvelles menaces sur la sécurité des Alliés, « mais je pense que la pertinence de l’OTAN ne peut être contestée », a plaidé le président du comité militaire de l’OTAN lors d’une conférence de presse à son siège bruxellois.