Le Forum écononique de Davos, qui s’est ouvert mardi et prendra fin le vendredi 20 janvier, fait l’objet d’une surveillance étroite de la part des forces de sécurité suisse qui, cette année, ont pris les grands moyens pour prèvenir l’utilisation de drones par des terroristes ou, à tout le moins, des individus mal intentionnés. Le plus spectaculaire des équipements déployés est un brouilleur qui ressemble étrangement à fusil laser à ou à un fusil-mitrailleur de science-fiction. Cet appareil, baptisé HP47, ne « tire » pas à proprement parler sur le drone ennemi mais en prend le contrôle en brouillant la liaison avec le pilote en l’exposant à un champ magnétique très puissant. Il détourne en quelque sorte le drone et le contraint à se poser ou à revenir vers son lieu de décollage. Une démonstration avait été réalisée avec succès en novembre sur l’aéroport de Villacoublay en utilisant un équipement similaire. En interceptant le signal on peut aussi localiser le pilote et remonter jusqu’à lui. Selon la société allemande HP Marketing & Consulting, qui a fourni cet appareil, la portée est supérieure à 300 mètres. Le HP 47 a déja été utilisé à Berlin l’an passé lors de la visite de Barack Obama.

Le HP 47, un « fusil anti-drone » portatif | Bloomberg

Les autorités suisses redoutent une attaque directe - un drone transportant une charge explosive - mais elles cherchent aussi à éviter que les positions des services de sécurité ne soient repérées et filmées par le drone. Le « fusil à drone » utilisé à Davos, à même de perturber le trajet du drone-ennemi, est aussi capable de bloquer sa capacité à transmettre des images. Une fois neutralisé, il pourrait être soit détruit en vol, soit récupéré par un filet.

Il n’est pas précisé si le HP47 peut brouiller le signal GPS d’un drone suspect. Bloquer la liaison wifi entre entre le pilote et le drone n’est pas forcément suffisante. Si l’appareil suit un vol programmé, il n’existe plus de lien hertzien avec le pilote. Dans ce cas, le seul moyen de le neutraliser - à moins de l’abattre ce qui n’est pas toujours facile - est de leurrer le signal GPS. Dés lors, le drone ne suit plus l’itinéraire prévu et se pose ou tombe. Efficace, cette technique présente un gros inconvénient: elle perturbe l’ensemble des liaisons GPS alentour, y compris celles des avions, des aéroports ou de l’armée. « Elle ne pourrait être utilisée qu’en toute dernière extrémité », assurait en novembre un haut-gradé spécialiste de la lutte anti-drone.