Barack Obama a accordé sa clémence à Chelsea Manning, qui doit sortir de prison en mai. | HO / AFP

« VICTOIRE » : c’est en lettres capitales que WikiLeaks a salué, mardi 17 janvier, la décision de Barack Obama de commuer la peine de Chelsea Manning. La lanceuse d’alerte, qui purge depuis sept ans une peine de 35 années de prison pour avoir transmis des centaines de milliers de documents confidentiels de l’armée américaine à l’organisation de Julian Assange, sortira finalement en mai.

A peine la Maison Blanche avait-elle annoncé sa décision – à trois jours de la fin du mandat de Barack Obama – que les réseaux sociaux exultaient. Des milliers de messages d’internautes, de célébrités et de défenseurs des libertés publiques ont salué la décision in extremis de Barack Obama, après des mois de campagne active de la part des soutiens de Chelsea Manning.

« Dans cinq mois, tu seras libre. Merci pour ce que tu as fait pour nous tous, Chelsea ! Reste forte encore quelque temps ! », a ainsi écrit Edward Snowden, autre lanceur d’alerte iconique. Actuellement en Russie, il avait plaidé à plusieurs reprises pour la libération de Chelsea Manning, et s’est fendu d’un remerciement à Barack Obama.

« Alors, WikiLeaks, quand est-ce que Julian se rend ? »

« C’est une nouvelle incroyable ! (…) Merci à tous ceux qui ont appelé@POTUS [le président américain] à prendre cette décision », a de son côté déclaré l’ONG Amnesty International, très active dans cette campagne. L’ACLU, puissante organisation américaine de défense des libertés publiques, a elle aussi exprimé sa joie pour sa « cliente » – un de ses avocats a assuré la défense de Chelsea Manning.

Birgitta Jónsdóttir, éminente figure du parti pirate, un temps pressentie pour devenir première ministre islandaise, a quant à elle remercié Barack Obama sur Twitter. « Je n’ai pas de mots, mais une profonde gratitude. Chère Chelsea, je suis impatiente de te rencontrer en personne. »

Si l’immense majorité des réactions immédiates à la décision du président américain étaient joyeuses, certains regards se sont très vite tournés vers Julian Assange. Son organisation, WikiLeaks, avait promis en septembre que si Barack Obama accordait « sa clémence » à Chelsea Manning, alors « Assange accepterait d’être emprisonné aux Etats-Unis en échange ». « Alors, WikiLeaks, quand est-ce que Julian se rend ? », a-t-on pu lire ici et là. D’autant que l’intention a été réitérée – bien que reformulée – dimanche dernier : « Si Obama accorde sa clémence à Manning, Assange acceptera l’extradition vers les Etats-Unis malgré l’inconstitutionnalité évidente de la procédure du département de la justice. »