Sur la route avec un agriculteur qui fait traverser la frontière italienne à des migrants
Durée : 02:11

L’agriculteur Cédric Herrou, qui risque déjà huit mois de prison avec sursis pour avoir aidé des migrants à l’automne, a été à nouveau placé en garde à vue mercredi 18 janvier au soir pour infraction à la législation sur les étrangers, a fait savoir son avocat.

« J’ai été appelé pour une garde à vue à Menton, à la gendarmerie », a indiqué Me Zia Oloumi, qui n’a pas eu encore accès au dossier. « Il a a priori été interpellé près de chez lui, vers Sospel. Les éléments plausibles permettant de le mettre en garde à vue seraient l’aide à l’entrée, au séjour et à la circulation d’étrangers en situation irrégulière », a-t-il précisé.

Jugé le 4 janvier pour des faits similaires, Cédric Herrou avait revendiqué « une action politique ». La décision du tribunal avait été mise en délibéré au 10 février.

La vallée de la Roya, l’une des voies d’entrée vers la France

Environ 35 000 interpellations ont été réalisées à la frontière en 2016, année de tous les records pour les garde-côtes italiens avec près de 180 000 migrants secourus. Il s’agit pour la plupart d’hommes, de femmes ou d’enfants quittant des pays africains instables, puis débarquant dans le sud de l’Italie après une périlleuse traversée en Méditerranée, principalement via la Libye.

Cédric Herrou est devenu le porte-drapeau de l’aide aux personnes transitant clandestinement par la vallée franco-italienne de la Roya, l’une des voies d’entrée vers la France des migrants venus d’Italie.

L’agriculteur, qui dirige une exploitation produisant des olives et des œufs dans la vallée de la Roya, compte de nombreux soutiens à son action, notamment au sein du collectif d’aide aux migrants Roya citoyenne.

« Même si vous me condamnez, le problème continuera », avait-il clamé le 4 janvier. Le surlendemain, le tribunal de Nice prononçait la relaxe à l’égard de Pierre-Alain Mannoni, un enseignant-chercheur poursuivi pour avoir convoyé des Erythréennes venues d’Italie et qui risquait six mois de prison avec sursis. Il devrait être rejugé, le parquet ayant fait appel.