Plus de 80 combattants de l’organisation Etat islamique (EI) ont été tués dans la nuit de mercredi 18 à jeudi 19 janvier par des bombardements américains à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de Syrte, ont annoncé conjointement Washington et le gouvernement d’union national libyen jeudi. Ils auraient permis de détruire deux camps de l’organisation djihadiste.

« Cette action a été autorisée par le président comme un prolongement de l’opération militaire menée l’année dernière pour soutenir les forces libyennes lors de la libération de Syrte du contrôle de l’EI », a précisé le Pentagone, qui dit « évaluer le résultat des frappes » mais que les premières observations montrent que c’est « un succès ».

Plus tôt dans la journée, un responsable américain de la défense, sous couvert d’anonymat, a fait état de « plusieurs dizaines » de combattants tués lors de raids menés par des bombardiers furtifs à long rayon d’action B2 et par des drones. La plupart des combattants visés dans ce bombardement auraient fait partie des djihadistes expulsés cet hiver de Syrte, ancienne place forte de l’EI, dans le nord de la Libye.

Un demi-millier de bombardements

Entre août et décembre 2016, les Etats-Unis ont mené près d’un demi-millier de bombardements contre l’organisation djihadiste à Syrte, en soutien aux brigades armées de la ville de Misrata, alliées au gouvernement de Tripoli, qui ont délogé les combattants de l’EI de Syrte au prix de près de 700 morts et 3 200 blessés dans leurs rangs.

La chute de ce sanctuaire djihadiste qui, entre mai 2015 et mai 2016, s’étendait sur une bande littorale de 200 kilomètres de long et d’une cinquantaine de kilomètres de large, n’avait alors soulevé qu’une satisfaction inquiète du côté des commandants de Misrata, qui s’accordaient à estimer que la perte de sa place forte ne signifie pas la fin de l’EI en Libye. Les chefs de l’organisation avaient déjà quitté la ville dès le début des combats, et nombre de ses combattants les ont suivis au fil des six mois qu’aura duré l’offensive.

A la fin de décembre, l’émir de l’organisation djihadiste en Libye affirmait dans la revue de l’EI que la perte de Syrte n’était qu’un « revers temporaire » et que ses troupes « répandues aujourd’hui dans les déserts de Libye » allaient « une fois de plus récupérer les villes et les zones » qu’elles avaient perdues. Les bombardements américains de la nuit dernière avaient de toute évidence pour but de prévenir toute velléité d’un retour aux abords de Syrte.