Le 13 janvier, dans un showroom automobile à Tokyo. | KAZUHIRO NOGI / AFP

L’action de l’équipementier automobile japonais Takata s’orientait vers un plongeon de 17 % jeudi 19 janvier à la Bourse de Tokyo, après avoir été suspendue pour cause d’informations sur un possible dépôt de bilan.

A la reprise des transactions en début d’après-midi, le cours n’était toujours pas calculé du fait d’un trop grand volume de requêtes. Toutefois, selon les prix auxquels étaient affichés les ordres d’achat et de vente, il se dirigeait vers une lourde perte de 150 yens à 717 yens, le recul maximum autorisé pour la journée.

« En pleine discussion »

Le titre avait été suspendu avant l’ouverture de la place financière, le quotidien économique Nikkei rapportant qu’un redressement judiciaire était à l’étude. « Nous n’avons rien décidé », a réagi le groupe, mis à mal par un scandale d’airbags.

Le comité mis en place il y a quelques mois pour examiner les offres de soutien extérieur « est en pleine discussion avec les parties concernées » pour déterminer les détails du plan de restructuration, a-t-il ajouté dans un communiqué.

Selon le journal, les deux derniers candidats en lice – le suédois Autoliv et un consortium mené par l’américain Key Safety Systems détenu par un groupe chinois – « devraient présenter chacun de leur côté une demande de redressement sous le contrôle de la justice ».

Cette solution aurait les faveurs des constructeurs automobiles qui ont dû supporter le coût des rappels massifs de véhicules pour en remplacer les airbags potentiellement défectueux. Une décision finale est attendue en février, indique le Nikkei qui précise que, le cas échéant, la direction de Takata ne serait pas forcée d’accepter.

Seize morts

Le groupe fait face à des charges considérables, avec une amende d’un milliard de dollars déjà infligée par la justice américaine, et la possibilité que les constructeurs réclament le remboursement des frais de rappels, évalués à plus d’un milliard. Il doit également compter sur d’autres actions intentées par des victimes.

La firme nippone, qui contrôle 20 % du marché mondial des ceintures et airbags pour l’industrie automobile, est empêtrée depuis bientôt trois ans dans cette affaire de coussins de sécurité susceptibles d’exploser inopinément en projetant des fragments sur le conducteur ou le passager.

Selon les autorités américaines, Takata aurait pendant plus d’une décennie dissimulé l’existence d’un défaut majeur dans ses produits. Seize morts, dont onze aux Etats-Unis, sont associées à ce défaut. Au total, quelque 100 millions d’unités sont concernées par des rappels dans le monde, dont près de 70 millions outre-Atlantique.