Un supporteur de Trump à Des Moines, dans l’Iowa, en janvier 2016. | JIM WATSON / AFP

La question a donné des sueurs froides à l’entourage de Donald Trump pratiquement depuis le jour de sa victoire à l’élection présidentielle : quels artistes participeront à la cérémonie d’investiture du 45e président des Etats-Unis, vendredi 20 janvier ? Les célébrations commencent dès jeudi avec quelques concerts et s’achèveront tard dans la nuit de vendredi, avec comme point d’orgue la prestation de serment de Donald Trump à 18 heures, heure de Paris.

A la veille du jour J, la moisson de vedettes internationales reste maigre. L’artiste le plus connu ayant confirmé sa présence est le chanteur de country Toby Keith, aux ballades très patriotiques. Mais c’est la jeune soprano Jackie Evancho, 16 ans, finaliste malheureuse du télécrochet « America’s got talent », qui chantera l’hymne américain après la prestation de serment du président. Le chanteur country Lee Greenwood devrait également participer à la cérémonie ainsi que le groupe de rock 3 Doors Down.

Les célèbres Rockettes, danseuses connues pour leurs ronds de jambes et leur traditionnel spectacle de Noël à New York, seront aussi de la fête, même si le responsable de la troupe a d’avance excusé celles préférant s’abstenir. L’une d’elles, en apprenant la participation de la troupe, s’était en effet émue sur Instagram en décembre, se disant « gênée et déçue », qualifiant d’« épouvantable » la décision de danser « pour un homme qui représente tout ce à quoi nous sommes opposées ».

A titre de comparaison, en 2009, Aretha Frankin s’était produite sur le parvis du Capitole face à l’immense foule rassemblée. Et en 2013, c’est Beyoncé qui avait à son tour chanté l’hymne national.

Beyoncé Sings the National Anthem at the 2013 Obama Inauguration | The New York Times
Durée : 03:12

Une cérémonie toute en « douce sensualité »

En faisant campagne contre les immigrés, les minorités et les musulmans, Donald Trump a réussi à liguer contre lui le monde du spectacle. Beaucoup d’artistes ont protesté contre l’utilisation de leurs chansons dans ses meetings. Et très vite après l’annonce de la victoire du magnat de l’immobilier, nombre de personnalités ont publiquement fait savoir qu’elles déclinaient l’invitation. Parmi elles, la Québécoise Céline Dion, le groupe américain de rock Kiss et le chanteur Justin Timberlake.

Même parmi les artistes qui avaient dans un premier temps accepté de se rendre à la cérémonie, plusieurs se sont décommandés ces derniers jours, comme la star de Broadway Jennifer Holliday, qui a renoncé samedi après une levée de boucliers de ses fans. Ou le B-Street Band, spécialisé dans l’interprétation des chansons de Bruce Springsteen, qui a jeté l’éponge lundi par « respect et gratitude » pour le célèbre auteur de « Born in the USA », ardent détracteur du nouveau président. Le rappeur Snoop Dogg a même menacé de représailles tout Noir qui se produirait à l’investiture.

L’équipe Trump a reconnu avoir approché des stars comme le Britannique Elton John, le ténor italien Andrea Bocelli ou encore la légende du country Garth Brooks. Tous ont décliné.

A défaut d’attirer des vedettes, le président élu a tout fait ces derniers jours pour minimiser leur importance, assurant que la journée serait « très, très élégante », avec la participation de « formidables talents ». Le maître de cérémonie Tom Barrack a promis une cérémonie toute en « douce sensualité ».

Si Hollywood et la musique penchent traditionnellement côté démocrate, les précédents présidents républicains n’avaient pas tant peiné pour attirer des vedettes. Ricky Martin était venu pour George W. Bush, et Barbra Streisand, bien que progressiste, avait chanté pour son père en 1989.

Des grands noms de la musique et du cinéma comme Katy Perry, Cher ou Scarlett Johansson ont bien été annoncés à Washington dans les prochains jours. Mais ces personnalités ne se déplacent pas pour fêter l’investiture ; elles viennent au contraire manifester contre, lors de la grande Marche des femmes prévue samedi dans la capitale américaine.