Le jeune homme mis en exman vendredi pour avoir tenté de partir en Syrie était interné dans le centre de « déradicalisation » de Pontourny. | GUILLAUME SOUVANT / AFP

Mustafa S., un des pensionnaires du premier centre de « déradicalisation » de France, en Indre-et-Loire, a été mis examen et écroué vendredi, a appris l’Agence France-Presse samedi 21 janvier de source judiciaire. Il est soupçonné d’avoir voulu se rendre en Syrie en mai 2016 avec deux autres hommes arrêtés avec lui mardi à Wissembourg dans le Bas-Rhin.

Tous les trois ont été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste délictuelle. Ils ont été placés en détention provisoire par un juge des libertés et de la détention, comme l’avait requis le parquet de Paris.

Mustafa S. a été interpellé alors qu’il profitait d’une permission de sortie, selon les informations du Monde. Une perquisition a eu lieu le même jour dans l’enceinte du centre, à Pontourny, pourtant censé héberger des individus n’étant pas suivis par la justice antiterroriste.

Première tentative de départ en Syrie en 2013

Mais Mustafa S. était connu des services antiterroristes et de la justice car il avait fait partie de la filière djihadiste de Strasbourg, un groupe de jeunes hommes originaires du Bas-Rhin qui avaient rallié la zone irako-syrienne en décembre 2013. Parmi eux, Foued Mohamed-Aggad, un des kamikazes du Bataclan.

Mustafa S. n’était pas parti, rattrapé in-extremis par sa famille à l’aéroport de Francfort. Et il n’avait pas été mis en examen à la suite de cette première tentative. Ainsi, son admission dans le centre de « déradicalisation » pose aujourd’hui question car cette structure avait été présentée par le gouvernement comme devant accueillir des personnes en voie de radicalisation.

Selon les informations du Monde, la Direction générale due la sécurité intérieure (DGSI) avait même émis un avis négatif sur l’intégration du jeune homme de 24 ans au centre de Pontourny.