Le président Donald Trump a prononcé un discours au siège de la CIA à Langley, en Virginie, le samedi 21 janvier. | MANDEL NGAN / AFP

Dans le discours qu’il avait prononcé après sa prestation de serment, vendredi 20 janvier, le président Donald Trump avait repris ses philippiques de campagne contre « Washington » jugé responsable de tous les maux du pays. Il n’a pas fallu attendre beaucoup pour qu’il rouvre les hostilités avec une autre de ses cibles de prédilection : les médias, à l’occasion d’une visite, samedi, au siège de la CIA.

Cette visite visait à calmer le jeu après des semaines tendues liées aux accusations du renseignement américain sur des interférences russes lors de la campagne, qu’il avait mises en doute. En dépit de nombreux messages publiés sur son compte Twitter pendant la transition, M. Trump a assuré que la presse avait « fait croire que j’avais un problème avec la communauté du renseignement. C’est exactement le contraire ». « Personne n’est aussi attaché à la communauté du renseignement et à la CIA que Donald Trump », a-t-il ajouté, avant d’assurer que les journalistes comptent « parmi les êtres humains les plus malhonnêtes du monde ».

Son porte-parole, Sean Spicer, contre-attaque

Très attaché aux chiffres, M. Trump avait qualifié cette semaine de « truqués » des résultats de sondages attestant d’un taux approbation plutôt médiocre pour un début de mandat. Il semble que les comparaisons publiées par la presse entre la foule qui avait assisté à la prestation de serment de Barack Obama, en 2009, et celle qui s’est pressée sur le National Mall la veille, aient particulièrement exaspéré l’équipe du président. Devant la CIA, M. Trump a d’ailleurs évoqué une fourchette entre « un million » et « un million et demi » de personnes présentes.

« Je regarde cette chaîne de télévision, et ils montraient des pelouses vides et parlaient de 250 000 personnes, a-t-il poursuivi. C’est un mensonge. »

En milieu d’après-midi, son porte-parole, Sean Spicer, s’est exprimé brièvement devant la presse de la Maison Blanche pour un recadrage musclé. M. Spicer a tout d’abord déploré le message d’un journaliste publié la veille sur son compte Twitter évoquant de manière erronée le retrait du buste de Martin Luther King installé par M. Obama dans le bureau Ovale. Son auteur avait rapidement rectifié.

Tout en assurant qu’il n’existait pas de chiffres officiels à propos de la foule de la veille, M. Spicer s’est ensuite lancé dans une démonstration pour démontrer un biais des médias dans la comparaison avec la prestation de serment de M. Obama, qualifiée de « honteuse et fausse ». Il a conclu que la foule de vendredi « a été la plus importante à avoir jamais assisté à une prestation de serment, point final ». Le porte-parole a ensuite quitté la salle de presse sans répondre à la moindre question, après avoir ouvert une polémique qui, accessoirement, pouvait concurrencer l’information principale du jour : l’ampleur des manifestations anti-Trump recensés dans le pays.