Un désistement du vainqueur de la primaire organisée par La Belle alliance populaire en faveur d’Emmanuel Macron ou en sa faveur « fait partie des probabilités », estime Jean-Luc Mélenchon dans un entretien au Journal du dimanche du 22 janvier. Le premier tour du scrutin, auquel le candidat de La France insoumise et l’ex-ministre de l’économie ont refusé de participer, se tient ce dimanche.

Plusieurs sondages donnent pour l’instant le gagnant de cette consultation, quel qu’il soit, cinquième lors du premier tour de la présidentielle, en avril. « Est-ce si malheureux que ça ? A quoi bon un candidat socialiste ? Pour quoi faire ? », poursuit le député européen âgé de 65 ans. Selon lui, sa candidature comme celle du leader du mouvement En marche ! « oblige [nt] le PS à sortir d’un double langage qui a tué ce parti ».

Emmanuel Macron et lui vont donc attirer une partie des électeurs de la formation qu’il a quittée en 2008, poursuit ainsi M. Mélenchon. Dans la mesure où le scrutin de dimanche débouchera « probablement [sur] un deuxième tour [entre Benoît] Hamon [et Arnaud] Montebourg », il entraînera « une hémorragie massive de toute la droite » du PS vers l’ancien ministre de l’économie.

Volets sociétaux

Outre les trois favoris, Manuel Valls, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg (tous les trois membres du Parti socialiste), les quatre autres candidats en lice pour cette consultation sont l’ancien ministre Vincent Peillon (PS), la radicale de gauche Sylvia Pinel, l’écologiste François de Rugy et Jean-Luc Bennahmias (Front démocrate).

Tous les prétendants ont promis d’œuvrer au rassemblement de la gauche, en excluant de se retirer au bénéfice de Jean-Luc Mélenchon ou d’Emmanuel Macron. Le premier a déjà exclu tout accord avec le vainqueur de la primaire, envisageant seulement un ralliement derrière lui. Le second a lui aussi rejeté l’hypothèse d’un accord avec le PS.

Dans l’entretien, le candidat de La France insoumise aborde également les volets sociétaux de son programme, se prononçant en faveur du droit au suicide assisté, de la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de femmes, de la légalisation du cannabis et contre la gestation pour autrui (GPA).

  • Alain Minc apporte son soutien à Emmanuel Macron. L’essayiste, soutien d’Alain Juppé lors de la primaire de la droite et ex-conseiller officieux de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, annonce dans le Journal du Dimanche qu’il a décidé de soutenir le chef de file du mouvement En Marche ! à la présidentielle. « Il est le seul candidat authentiquement européen », justifie-t-il. L’ex-ministre de l’économie veut, comme le maire de Bordeaux, « faire l’alliance des gens raisonnable des deux camps », selon lui. Mais il ne faudrait pas qu’il soit « submergé par des ralliements de gauche qui vont finir par être compromettants ». Les soutiens à M. Macron se multiplient ces derniers jours de la part de personnalités de gauche, du centre ou de la société civile. L’économiste Jean Pisani-Ferry a notamment abandonné mi-janvier la direction de France Stratégie, organisme de réflexion placé auprès du gouvernement, pour coordonner son projet.