S’il était un attaquant, la formule « en pleine bourre » lui aurait été consacrée. Mais à voir Macky Sall, on a dû mal à l’imaginer terreur des défenses. Il serait plus tôt fin tacticien. Pas le genre José Mourinho, hâbleur, narcissique et provocateur. Plutôt un entraîneur fin, limite filou, qui ne donne pas l’air, mais…

Le président sénégalais a réussi un beau doublé diplomatique pendant que son équipe nationale s’ouvrait, lundi 23 janvier, les portes des quarts de finale de la Coupe d’Afrique des nations après deux victoires et un match nul en trois matchs. Macky Sall a joué les bons samaritains en offrant un super cadeau à la Guinée-Bissau.

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Le quatrième président de l’histoire du Sénégal a tout simplement acheté les droits de retransmission de la CAN pour les Bissau-Guinéens afin que ces derniers puissent voir les Djurtus de l’équipe nationale disputer pour la première fois de leur histoire la prestigieuse compétition panafricaine.

L’ange gardien

En parallèle, tel un milieu récupérateur, Macky Sall, a également été l’ange gardien du nouveau président gambien, Adama Barrow qu’il a logé, protégé, assisté et à qui il a certainement prodigué quelques conseils technico-tactiques de gestion présidentielle.

L’histoire retiendra que celui qui a succédé à Yahya Jammeh a prêté serment à l’ambassade de Gambie à Dakar. Macky Sall marque des points (ou des buts) sur le plan diplomatique avec ses voisins et, pendant ce temps, l’équipe nationale du Sénégal lui permet de faire baisser la température sociale.

Le premier supporteur, qui n’hésite pas à exprimer son amour du maillot à coups de tweets et de vidéos, peut remercier les Lions. Grâce aux joueurs d’Aliou Cissé, les manifestations et autres sorties de l’opposition sur les « menaces qui pèsent sur les libertés individuelles », « l’affaire du pétrole », ou la cherté du prochain Train Express Régional (TER) sont renvoyés aux calendes grecques, pour ne pas dire gabonaises.

Les Lions brillent pour l’instant dans cette CAN et vont défier les Indomptables, samedi 28 janvier. Il y aura de la revanche dans l’air après la finale perdue en 2002. Cette année-là, la plus belle du foot sénégalais, avait vu le président Abdoulaye Wade sortir du palais et vibrer avec la foule sur le toit de sa voiture. Sur sa droite se tenait toujours quelqu’un qui, l’air de rien, allait lui succéder dix ans plus tard.