En 2016, l’AGS n’a avancé que 1,7 milliard d’euros. Soit le montant le plus faible dépensé par l’organisme – financé par des cotisations patronales – depuis la grande crise de 2008-2009. | MYCHELE DANIAU / AFP

La France n’est pas sortie de la crise, le chômage reste massif, mais l’amélioration de la conjoncture se confirme. Un indicateur le marque de façon particulièrement nette : la chute des impayés de salaires. Ils ont reculé de 15 % en 2016, selon les statistiques que vient de publier l’Association pour la gestion du régime de garantie des créances des salariés (AGS).

De moins en moins d’entreprises en sauvegarde ou en dépôt de bilan sont en effet obligées de faire appel à l’AGS pour que leur personnel soit payé. En 2016, l’organisme financé par des cotisations patronales n’a ainsi avancé que 1,7 milliard d’euros. C’est le plus faible montant dépensé par l’AGS depuis la grande crise de 2008-2009. Le nombre de salariés concernés a, lui, été limité à 217 440, soit 13 % de moins qu’en 2015.

Tablant sur une poursuite de l’embellie en 2017, le conseil d’administration de l’association a décidé en décembre 2016 de prélever moins d’argent auprès des entreprises. Depuis le 1er janvier, le taux de cotisation obligatoire est ramené 0,20 % de la masse salariale, contre 0,25 % auparavant. Un « signe fort » adressé aux entreprises cotisantes « qui ont manifesté une solidarité sans faille pendant les dernières années de crise », selon l’organisme.

Nette décrue des faillites

Mais les faillites n’ont pas disparu. Ces dernières semaines, l’hebdomadaire Marianne, l’abattoir de Rethel (Ardennes) ou encore le fabricant de bijoux Christian Bernard ont ainsi été placés en redressement judiciaire. Faute d’espoir de relance, le fabricant de dentelles Noyon, implanté à Calais, a, lui, fait l’objet d’une liquidation judiciaire, de même que Lacour, qui fabriquait depuis 1972 des cuves en inox à Replonges (Ain).

Mais la décrue est nette. Le nombre de dossiers dans lesquels l’AGS a été appelée à la rescousse s’est limité à 23 678 en un an, soit 11 % de moins qu’en 2015. La baisse a été particulièrement forte pour les sauvegardes (– 18 %), ces procédures destinées aux entreprises comptant un nombre notable de salariés pour lesquelles il est particulièrement utile d’intervenir le plus en amont possible.

La baisse des dépôts de bilan a touché pratiquement tous les secteurs, en particulier l’immobilier (– 21 %), un marché en plein redémarrage. Elle a également bénéficié à toutes les régions, y compris, ces derniers mois, l’Ile-de-France, longtemps restée à la traîne. Le recul des interventions de l’AGS en région parisienne demeure néanmoins limité à 1 % sur l’année. « On peut y voir, entre autres, les conséquences pour Paris et sa région des attentats de l’automne 2015 sur les secteurs liés au tourisme », comme l’hôtellerie, la restauration ou les transports, avance la direction de l’AGS.