La ministre souhaite désormais que l’agence évalue « la pertinence de définir ou non des seuils pour la présence de ces substances dans les couches, notamment au regard du temps et du mode d’exposition ». | BERTRAND GUAY / AFP

Ségolène Royal a demandé à l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), mercredi 25 janvier, de procéder à une « analyse des risques » chimiques dans les couches pour bébé, après la découverte par le magazine 60 Millions de consommateurs de substances toxiques dans plusieurs références de ces produits.

« Nous vous demandons de réaliser une analyse des risques liés à ces substances, en particulier dans le cas d’une exposition par contact chez le jeune enfant (public sensible) », écrit la ministre de l’environnement dans un courrier adressé à l’agence, dont l’avis est attendu « pour la fin de l’année », selon Mme Royal.

Des grandes marques concernées

Mardi, 60 Millions de consommateurs a révélé que des substances « à la toxicité suspectée ou avérée » avaient été retrouvées en faible quantité dans une majorité des douze références couches-culottes testées par le magazine, dont certaines étiquetées « écologiques ». Plusieurs grandes marques sont concernées, comme Carrefour ou Pampers.

La ministre souhaite désormais que l’agence évalue « la pertinence de définir ou non des seuils pour la présence de ces substances dans les couches, notamment au regard du temps et du mode d’exposition ».

L’Anses est enfin chargée, « le cas échéant, d’émettre des recommandations afin de favoriser un meilleur encadrement des modes de fabrication, de la composition et de l’information du consommateur, notamment au niveau communautaire ».

Une lettre à la Commission européenne

Mercredi, la ministre a également écrit au commissaire européen à la santé, Vytenis Andriukaitis, pour lui « faire part de récentes alertes nationales sur la présence de substances dangereuses dans les textiles, et notamment les couches ou les protections hygiéniques ».

L’invitant à prendre connaissance des résultats des tests menés par 60 Millions de consommateurs, elle affirme que « cette situation ne peut être tolérée » et que « l’information du consommateur ne peut demeurer lacunaire ».

Mme Royal remercie la Commission « pour les premiers projets de réglementation de restriction des substances classées cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques dans les textiles » et l’« invite à faire adopter ces interdictions le plus rapidement possible ». Elle l’« assure du soutien de la France pour l’extension aux sensibilisants cutanés ».