De plus en plus de formations se font l’écho du besoin d’experts dans le secteur de l’énergie, en pleine évolution, ­notamment dans le domaine des énergies renouvelables. C’est le cas de ces trois masters récemment créés. Lancés à la rentrée 2016, le master Energie de Paris Sciences et Lettres (PSL), « sur les choix énergétiques pour un futur décarboné », et le master BiWEM (Biomass and Waste for Energy and Materials) des Mines d’Albi, spécialisé dans le traitement des déchets, présentent une forte ­dimension recherche. Le troisième, le master Pente (Physique de l’énergie de la transition énergétique) de l’université Paul-Sabatier de Toulouse, ouvert en 2014, est plus opérationnel.

Master Energie de Paris Sciences et Lettres

« La transition énergétique dans laquelle s’engagent nos sociétés, la volonté de réduire les émissions de CO2 et de se tourner ­davantage vers les énergies renouvelables font qu’il y a une demande industrielle forte d’experts capables de soutenir l’innovation dans ce ­domaine, et de résoudre des problématiques industrielles », estime Didier Mayer, responsable du nouveau master Energie de PSL.

Cette formation, portée par ­Mines ParisTech, Chimie ParisTech et l’Ecole supérieure de physique et de chimie industrielles de la Ville de Paris (ESPCI Paris), « couvre l’ensemble des domaines sur lesquels la transformation du secteur de l’énergie va s’appuyer » : matériaux, composants, systèmes énergétiques. Elle prépare à des carrières dans les organismes d’enseignement et de ­recherche publics ou dans les centres de ­recherche de groupes industriels du secteur – Total, EDF, Air Liquide…

« Nous avons voulu réunir les trois écoles d’ingénieurs de notre jeune Communauté d’universités et établissements (Comue) pour rassembler nos compétences complémentaires et présenter une offre complète et à la pointe », détaille l’enseignant-chercheur, à la tête du département d’enseignement et de recherche Energétique et procédés des Mines ParisTech. Après une première année plus généraliste, les étudiants se perfectionneront en M2, en choisissant deux spécialités, par exemple en efficacité énergétique, ou en énergies renouvelables, et en travaillant en lien avec les laboratoires des écoles.

Master BiWEM de l’école des Mines d’Albi

Le master BiWEM des Mines Albi est lui aussi adossé aux activités de recherche de l’établissement, spécialisé dans le domaine de la valorisation des déchets, des résidus et de la biomasse. « Il existe ­diverses sources d’énergie renouvelables : le photovoltaïque, l’éolien… mais la valorisation de la biomasse, c’est-à-dire l’ensemble des matières organiques d’origine végétale ou animale, et des déchets, représente une piste d’avenir particulièrement prometteuse. Par ailleurs, les Mines Albi possèdent un savoir-faire reconnu en la matière, notamment à travers le laboratoire Rapsodee (Recherche d’Albi en génie des procédés des solides divisés, de l’énergie et de l’environnement). C’est pourquoi nous avons fait le choix de la différenciation en ­spécialisant notre master dans ce domaine », explique Patricia ­Arlabosse, enseignante-chercheuse, responsable du ­diplôme.

Pour se former, les sept étudiants de la très internationale première promotion, venus d’Indonésie, de Thaïlande, de Pologne ou encore de Turquie, travaillent sur des projets concrets, telle par exemple la production d’hydrogène à partir de combustibles solides de récupération. Ils se destinent à des activités diverses : carrières dans la recherche et le développement auprès des grands groupes du secteur, ­consultants dans le domaine de l’environnement ou, pour certains, poursuite d’une thèse dans le domaine.

« Nos futurs diplômés se familiarisent avec des équipements de pointe qu’ils apprennent à manipuler et qu’ils retrouveront ensuite dans les laboratoires de recherche industrielle », précise ­Patricia Arlabosse. Les Mines Albi viennent ainsi d’inaugurer une plate-forme technologique, Val-ThERA, qui permet la valorisation énergétique de la biomasse et des déchets. Dans le bâtiment qui accueille cet outil, des entreprises locales pourront tester des techniques de transformation ­innovantes, et les étudiants du master BiWEM sont attendus pour leurs travaux pratiques.

Master Pente, université Paul-Sabatier de Toulouse

Le lien avec les entreprises du secteur est un choix qu’a également privilégié le master Pente de l’université Paul-Sabatier de Toulouse, lancé à la rentrée 2014 en partenariat avec EDF. « Toute une classe d’âge, celle des baby-boomers, est en train de partir à la retraite, EDF a donc besoin d’un nouveau vivier de jeunes qualifiés, comme d’ailleurs d’autres entreprises du secteur », explique Jean-François Georgis, qui dirige le master. Dans le domaine du ­nucléaire, particulièrement, la demande d’expertise est forte : « Nous formons aussi bien des ­diplômés capables de travailler dans l’exploitation des centrales que dans leur démantèlement », détaille l’enseignant.

La formation fait également la part belle aux énergies renouvelables. Les étudiants se destinent aux métiers de la production, de la gestion et de la distribution de l’énergie électrique : chef de projet dans une centrale nucléaire, chargé d’affaires chez EDF Energies nouvelles, ingénieur chez Areva… les postes occupés par la douzaine de diplômés 2016 sont variés.

Un supplément et un salon du « Monde », pour tout savoir sur les masters, MS et MSc

Etudiants en licence ou d’ores et déjà diplômés bac + 5, retrouvez un supplément de 16 pages sur les masters de l’université, ainsi que sur les mastères spécialisés et masters of science proposés par les grandes écoles, dans Le Monde daté du 26 janvier, puis sur Le Monde.fr.

Suivra, samedi 28 janvier, le 13Salon des masters et mastères spécialisés (SAMS) organisé par Le Monde, à la Cité de la mode et du design à Paris, permettant de découvrir plus de 4 000 programmes bac + 5 et de participer à des conférences organisées par nos journalistes (entrée libre, préinscription recommandée).