Derniers chantiers avant les élections. Durant son quinquennat, François Hollande aura choyé les autoroutes. Pas moins de deux plans de relance auront été mis en place en l’espace de deux ans : le premier de 3,2 milliards d’euros a été signé en avril 2015 et un nouveau programme d’investissements de 800 millions d’euros a été annoncé jeudi 26 janvier. Un montant légèrement inférieur au milliard espéré.

Cela permettra la création de 5 000 emplois qui s’ajouteront aux 8 000 à 10 000 prévus dans le cadre du premier chantier. Une ampleur jamais vue. A titre de comparaison, le paquet vert autoroutier réalisé en 2010 par Jean-Louis Borloo, alors ministre de l’écologie, sous la présidence de Nicolas Sarkozy avait déjà été salué par son importance. Il prévoyait 1 milliard d’euros d’investissements pour améliorer les performances environnementales du réseau et 4 000 emplois.

32 échangeurs, 25 aires de covoiturages

Les deux plans de ce quinquennat diffèrent à la fois sur la nature des travaux et sur leur financement. Si le premier consistait principalement à aménager les grands axes existants en les élargissant, le second répond à des préoccupations locales.

Pour le secrétaire d’Etat chargé des transports, Alain Vidalies, ce programme prévoyant 32 échangeurs, 25 aires de covoiturages ainsi que des aménagements pour la protection du milieu naturel a « pour objectif de répondre à des attentes fortes des collectivités territoriales », explique-t-il, dans un communiqué. « Il vise à améliorer la desserte des territoires et à créer de l’activité en investissant dans l’amélioration de la qualité des infrastructures. »

En conséquence, le financement sera réparti entre les collectivités locales et les automobilistes. Les premières contribueront pour « plus de 50 % en moyenne pour les opérations routières d’intérêt local. Le complément proviendra d’une faible augmentation des péages, limitée de 0,1 % à 0,4 % par an de 2019 à 2021 », a précisé le secrétaire d’Etat. Rien à voir avec le plan de relance de 2015. En contrepartie de la prise en charge des 3,2 milliards d’investissement, les sociétés privées d’autoroutes ont obtenu un rallongement de deux ans et demi en moyenne de la durée des concessions.

Vinci sera le plus grand bénéficiaire

Dans les deux cas Vinci qui exploite 52 % du réseau autoroutier français est le plus grand bénéficiaire. Sur les 3,2 milliards d’euros du plan de 2015, il contribuait pour plus de 2 milliards, le reste étant réparti entre deux autres groupes Eiffage avec APRR et AREA, et Sanef contrôlé par l’espagnol Abertis.

Cette fois, sur les 800 millions d’euros du programme, Vinci fera un peu plus de la moitié des chantiers, Eiffage et Abertis, engageront des travaux estimés respectivement à 220 millions et 147 millions. Toutefois les protocoles d’accord entre l’Etat et les sociétés concessionnaires d’autoroutes doivent encore être examinés par le régulateur du rail et de la route, l’Arafer. « Toutes ces étapes permettront d’engager les premiers travaux dès la fin de l’année 2017 », espère M. Vidalies.

La rapidité avec laquelle le deuxième programme a été entériné tranche aussi avec le précédent. Si le premier plan avait abouti trois ans après son annonce en 2012 – sur fond d’une vive polémique concernant le niveau élevé des péages – le nouveau, annoncé en juillet 2016 par François Hollande, a mis à peine six mois pour se conclure.