Qui de Venus (à gauche) ou de Serena (à droite) remportera le 30e Grand Chelem de la famille Williams ? | GREG WOOD, SAEED KHAN / AFP

Les sœurs Williams défient le temps. Dix-neuf ans après leur première confrontation sur le circuit principal (au deuxième tour de l’Open d’Australie 1998) et sept ans et demi après leur dernier duel en finale de Grand Chelem (Wimbledon 2009), elles se retrouvent samedi matin (9 h 30, heure française) pour clôturer en beauté leurs quinzaines à Melbourne.

« Etre de nouveau toutes les deux en finale, c’est le plus grand de nos rêves », a déclaré Serena, 35 ans, à l’issue de sa demi-finale remportée face à la Croate Mirjana Lucic-Baroni. Les 15 000 spectateurs de la Rod Laver Arena pourront acclamer ces deux figures du tennis. A l’évocation de leur carrière, les chiffres marquants s’empilent. Les Williams sillonnent les courts depuis plus de deux décennies. La rencontre de demain marquera leur 28e confrontation (16-11 pour Serena). Des retrouvailles au sommet après des trajectoires divergentes au cours des dernières années.

C’est une résurrection pour Venus, l’aînée, qui aura bientôt 37 ans. En janvier 2011, les médecins lui diagnostiquent le syndrome de Sjögren, une maladie auto-immune. Elle apprend alors à s’adapter au quotidien à de grands coups de fatigue. A la fin de l’année 2011, elle retombe au-delà du top 100.

A 31 ans, la septuple vainqueur de Grand Chelem n’a plus rien à prouver, on s’attend donc à une fin de carrière. Au contraire, elle décide de se reconstruire. Pas à pas, elle remonte dans la hiérarchie mondiale. Dans le top 30 à la fin de 2012, elle retrouve les deuxièmes semaines de Grand Chelem en 2015 (quart-de-finale à l’Open d’Australie et à l’US Open, huitième de finale à Wimbledon) et intègre le top 10.

Serena favorite

Venus Williams vit une deuxième carrière tennistique. Ce long processus de reconstruction lui ouvre samedi les portes d’une victoire en Grand Chelem, huit ans et demi après son dernier triomphe à Wimbledon, en 2008. Lorsqu’elle entrera dans l’arène samedi, l’aînée des Williams sera alors la plus âgée des joueuses du tennis moderne à disputer une finale de l’Open d’Australie, et la plus âgée des finalistes tous Majeurs confondus depuis Martina Navratilova lors de l’édition 1994 de Wimbledon.

Mais Venus, classée actuellement à la 17e place mondiale, ne part pas favorite face à sa cadette. « Je vais jouer, à mon avis, contre la plus grande compétitrice du circuit. Mais je ne pense pas être une adversaire facile non plus. Dans un match, il faut réussir à mettre de côté ses sentiments, mais là c’est particulier, parce que l’adversaire est votre sœur, et elle est géniale », explique Venus.

Si Serena Williams triomphait, elle retrouverait la première place mondiale, au détriment de l’Allemande Angelique Kerber, éliminée en huitièmes. Mais l’Américaine se rapprocherait surtout du record de l’Australienne Margaret Smith-Court, avec ses 24 Grands Chelems (elle en est actuellement à 22). « Je ressens juste que, quoi qu’il arrive, on a déjà gagné. Une Williams gagnera ce tournoi », note la benjamine. En effet, quoi qu’il arrive, un trentième Majeur entrera dans la besace de la famille Williams.