Des manifestants postés au Terminal international de l’aéroport JFK, samedi 28 janvier. La foule a pris de l’ampleur au cours de l’après-midi. | BRYAN R. SMITH / AFP

Les arrivées à l’aéroport JFK de New York, principal port d’entrée américain pour les passagers internationaux, étaient perturbées samedi 28 janvier, après le décret interdisant aux ressortissants de sept pays musulmans d’entrer aux Etats-Unis signé vendredi par Donald Trump.

Les perturbations étaient particulièrement prononcées au Terminal 4 où d’importantes forces de police étaient déployées. Des centaines de personnes venues chercher des passagers avaient bien du mal à retrouver leurs proches, les autorités ayant bloqué les principales sorties, a constaté un photographe de l’AFP.

Sur le parking du terminal, plusieurs centaines de manifestants protestaient contre le décret à l’appel de plusieurs associations de défense des immigrés et réfugiés et de l’American Civil Liberties Union (ACLU), la puissante association de défense des droits civiques. « Laissez-les entrer ! Laissez-les entrer ! » criaient certains manifestants, sous l’œil de nombreux policiers.

« A tous ceux qui sont près de New York : allez au Terminal 4 de JFK maintenant », a tweeté le réalisateur de documentaires Michael Moore, qui a déjà participé à plusieurs manifestations anti-Trump. L’actrice américaine Cinthia Nixon, connue pour son rôle dans la série Sex and the City, était aussi parmi les manifestants.

Un nombre indéterminé de personnes détenues

Deux représentants démocrates de New York au Congrès, Jerry Nadler et Nydia Velasquez, étaient aussi sur place pour essayer d’obtenir la libération des ressortissants retenus par la police à JFK en vertu du nouveau décret qui interdit pour 90 jours l’entrée aux Etats-Unis des ressortissants de sept pays (Irak, Iran, Yémen, Soudan, Libye, Somalie, Syrie), même s’ils ont des visas en règle ou des cartes vertes, le permis de séjour américain.

Un ressortissant irakien, ayant travaillé pour le gouvernement américain, a été libéré en début d’après-midi. Il a quitté l’aéroport dans l’après-midi, sous les vivas des manifestants qui lui ont crié « Bienvenue chez vous » et « Les musulmans sont les bienvenus ! Ni haine ! Ni peur ! ».

« Nous ne devrions pas avoir à demander la libération des réfugiés un par un », a déclaré M. Nadler. « Nous devons combattre ce décret dans la rue, devant les tribunaux, partout, tout le temps. Nous devons résister et nous battre ». Il a expliqué que lui et Mme Velasquez essayaient d’obtenir la libération de 10 autres ressortissants de ces pays retenus par les autorités. Mais Mme Velasquez a précisé ensuite « ne pas savoir combien de personnes exactement sont détenues » ni « combien seraient actuellement à bord d’avions » en vol vers JFK.

Les avocats rassemblés à l’aéroport de Los Angeles

Le décret a été signé vendredi en fin d’après-midi et mis en œuvre dans la foulée par les autorités portuaires, prenant par surprise les ressortissants de ces pays en partance pour les Etats-Unis. Il a été attaqué en justice dès samedi matin par plusieurs associations de défense des immigrés et l’ACLU, qui ont déposé plainte devant un tribunal fédéral new-yorkais.

Le mouvement s’est amplifié à travers le pays. D’autres manifestations, avec également des centaines de participants demandant là aussi la libération de voyageurs interpellés en vertu du nouveau décret, étaient signalées dans les aéroports de Dulles, près de Washington, de Chicago, Minneapolis, Denver, San Francisco, et Dallas où quelque 50 personnes ont été interpellées, selon USA Today.

Samedi après-midi, des avocats et des manifestants se sont également rassemblés à l’aéroport de Los Angeles afin de venir en aide aux passagers arrêtés, et en majorité d’origine iranienne. Un nouveau rassemblement y est attendu dimanche, en début d’après-midi.

Cette mobilisation laisse augurer d’un bras de fer durable entre les défenseurs des immigrés et l’administration Trump.