Bernardo Silva fête son égalisation dimanche face au PSG. | FRANCK FIFE / AFP

Cela devait être le sommet voire le tournant de la saison de Ligue 1, une affiche digne d’un choc de Ligue des champions. À défaut de faire parler la poudre, le Paris-Saint-Germain et l’AS Monaco se sont neutralisés (1-1), dimanche 29 janvier, en clôture de la 22e journée du championnat de France. Les joueurs d’Unai Emery ont ouvert le score grâce à un penalty transformé en fin de match par Edinson Cavani, meilleur buteur de Ligue 1 (avec 21 réalisations). Dans les arrêts de jeu, les protégés de Leonardo Jardim ont égalisé grâce au Portugais Bernardo Silva.

Au Parc des Princes, le club de la principauté est parvenu à conserver sa place de leader, maintenant son avance de trois unités sur son rival de la capitale, englué sur la dernière marche du podium. Dotée de la meilleure attaque de l’Hexagone (64 réalisations en 22 rencontres), la formation du Rocher compte le même nombre de points (49) que son dauphin niçois- vainqueur (3-1) de Guingamp quelques heures plus tôt- qu’il devance en vertu d’une meilleure différence de buts (+20).

Le duel entre ce PSG sous pavillon qatari (560 millions d’euros de budget prévisionnel pour la saison) et l’ASM du milliardaire russe Dmitry Rybolovlev (160 millions d’euros de budget) pouvait s’apparenter à un bras de fer entre l’entraîneur monégasque Leonardo Jardim et son homologue parisien Unai Emery. Dernier technicien à s’être imposé au Parc, en mars 2016, le coach portugais abordait ce match avec un avantage psychologique sur l’Espagnol, battu (3-1), en août, au Stade Louis II.

Une atmosphère particulièrement tendue

Dès l’entame de la rencontre, les Monégasques asphyxient leurs adversaires, recroquevillés dans leur moitié de terrain. Prudents, les quadruples champions de France en titre tentent de riposter en passant par les ailes. À la 11e minute, l’ailier parisien Lucas hérite d’une longue passe. Dos au but, le Brésilien remet plein axe pour son coéquipier Edinson Cavani, dont la reprise de volée s’envole au-dessus de la cage de Danijel Subasic, le gardien monégasque.

À la 19e minute, c’est le portier parisien Kevin Trapp qui s’illustre en claquant une puissante salve du milieu de l’ASM Fabinho. Dans la foulée, le PSG réagit par l’intermédiaire d’Edinson Cavani, dont la tête plongeante est bien captée par Subasic. Emmenés par leur recrue allemande Julian Draxler, qui régale ses supporteurs de ses crochets dévastateurs, les « locaux » se créent les occasions les plus franches. Mais ni Lucas, auteur d’une frappe puissante, ni Edinson Cavani, à l’affût, ne parviennent à tromper la vigilance de Subasic (42e). Les deux équipes regagnent les vestiaires dans une atmosphère particulièrement tendue.

La sortie de Kevin Trapp

Les joueurs de la Principauté sont les premiers à s’illustrer en début de seconde période. Bien servi dans la surface parisienne, le « revenant » colombien Radamel Falcao (douze buts au compteur en Ligue 1 depuis son retour à l’ASM cet été) perd son duel contre Kevin Trapp (46e). Sur l’action qui suit, le gardien allemand du PSG est de nouveau décisif, stoppant la frappe flottante de Thomas Lemar.

Edinson Cavani pensait avoir fait le plus dur dimanche en ouvrant le score face à Monaco. | FRANCK FIFE / AFP

À l’aise sur sa ligne, le portier doit pourtant sortir du terrain sur blessure (53e), remplacé par sa jeune doublure (23 ans), Alphonse Areola. Devant un public du Parc conscient de l’enjeu de la rencontre, les joueurs d’Unai Emery courent de plus en plus après le ballon, mis en difficulté par la vivacité adverse. Et les Monégasques Thomas Lemar (59e) et Tiémoué Bakayoko (64e) sèment la panique dans la défense parisienne.

Titulaire sur le flanc droit en l’absence de l’Ivoirien Serge Aurier, de retour de la Coupe d’Afrique des nations, le défenseur Belge Thomas Meunier réveille ses supporteurs en mystifiant deux adversaires avant d’adresser un bon centre dans la surface. À la réception du ballon, l’Argentin Angel Di Maria manque sa reprise (69e). Au fil du match, les acteurs se crispent et le public parisien enrage lorsque Julian Draxler place une tête trop enlevée (72e).

Une fin de match décousue

Le match semble basculer lorsque le prodige allemand est déstabilisé dans la surface par Djibril Sidibé (81e). L’arbitre de la rencontre désigne alors le point de penalty. Concentré, Edinson Cavani transforme la sentence, pensant propulser ses coéquipiers vers un succès étriqué mais précieux. Sous les ovations d’un public libéré, Julian Draxler laisse sa place au Portugais Gonçalo Guedes, tout juste recruté par les dirigeants parisiens (87e).

Les arrêts de jeu sont un véritable calvaire pour les joueurs du PSG, qui voient le jeune monégasque Kylian Mbappé (18 ans) buter sur Alphonse Aréola. À force de reculer, les « locaux » finissent par céder et Bernardo Silva égalise (93e), provoquant la consternation du public.

Au coup de sifflet final, les Parisiens manifestent leur frustration en quittant la pelouse. A contrario, les joueurs du Rocher savourent cette belle opération réalisée au Parc avant de défier Nice, samedi 4 février, lors de la prochaine journée d’une Ligue 1 toujours aussi indécise.