Cette coupe-là, Roger Federer ne veut plus la lâcher. | FIONA HAMILTON / AFP

On croyait avoir tout vu de la légende de Roger Federer. Le champion suisse, que l’on croyait en bout de course à 35 ans, a réussi l’un des plus grands exploits sportifs dimanche en remportant l’Open d’Australie. Federer a dominé Rafael Nadal en cinq sets, au bout du suspense, sa 18e victoire en Grand Chelem, un record.

Après six mois de blessure, le Suisse ne retient que ce retour incroyable et victorieux : « C’est ce qu’il y a de moins important. L’essentiel, c’est le retour, ce grand match contre Rafa. Le fait que ça se passe en Australie, où tant de gens ont compté pour moi comme Peter Carter et Tony Roche (deux de ses anciens entraîneurs), que je puisse le faire à mon âge après cinq ans sans gagner un Grand Chelem, c’est ça qui compte. La dernière chose qui compte, c’est le nombre des trophées. »

Malgré la pression d’affronter l’Espagnol Nadal, son meilleur ennemi qui l’a si souvent battu dans les moments décisifs, Roger Federer a décidé de se focaliser uniquement sur son jeu. « Je me suis dit :’joue librement’. J’en avais discuté avec Ivan (Ljubicic) et Séverin (Luthi, ses entraîneurs) avant le match. Il fallait jouer la balle et pas l’adversaire. Les audacieux sont récompensés. Qu’au moins si je perds ce soit en jouant de nouveau un tennis offensif. J’ai continué à me battre et à y croire. C’est ça qui m’a fait jouer mon meilleur tennis à la fin du match, ce qui m’a un peu surpris », assène-t-il.

« Rafa a eu une place particulière dans ma carrière »

Vu de haut, Roger Federer est toujours aussi content dimanche à Melbourne. | SAEED KHAN / AFP

Grâce à ce succès, Roger Federer relègue à quatre unités Rafael Nadal, qui reste bloqué à quatorze Grands Chelems. Reconnu pour son élégance sur et en dehors des courts, le Suisse n’oublie pas de saluer son adversaire :

« Rafa a eu une place particulière dans ma carrière. Il m’a poussé à être meilleur. Son jeu est compliqué pour moi. C’est le plus grand challenge pour moi de jouer contre lui. C’est donc très spécial de gagner contre lui car je ne l’avais pas battu depuis très longtemps dans une finale de Grand Chelem, depuis 2007. »

De son côté Rafael Nadal, 30 ans, n’est pas abattu après cette défaite. Au contraire, il y voit aussi des raisons d’espérer. « Ça a été un grand match. Je me suis battu, j’ai eu ma chance avec ce break dans le cinquième set. Mais après ça, il a joué très agressif et a réussi beaucoup de grands coups. Il aurait fallu que je fasse un peu plus de points au service. Je joue très bien au tennis depuis un mois. C’est une grande nouvelle pour moi. Je crois que si mon corps suit, je peux faire une grande année. Si je continue à jouer comme ça, ça peut donner de bonnes choses, en particulier sur terre battue », a-t-il espéré.