L’application Uber. | TOBY MELVILLE / REUTERS

Soupçonnée d’avoir voulu tirer parti d’un mouvement de contestation des chauffeurs de taxi contre le décret anti-immigration de Donald Trump, la société de voitures de transport avec chauffeur Uber a été conduite à condamner fermement, dimanche 29 janvier, les mesures prises par le nouveau président américain. Alors que les internautes avaient depuis plusieurs heures appelé à supprimer l’application, Travis Kalanick, le patron de la plateforme américaine, a tenté d’éteindre l’incendie sur les réseaux sociaux, critiquant un décret « injuste ».

#DeleteUber

La société Uber s’est retrouvée sous le feu des critiques samedi sur les réseaux sociaux pour avoir proposé des prix inférieurs à ceux qui auraient pu être pratiqués, en marge d’un mouvement de taxis qui protestaient contre le décret de Donald Trump à l’aéroport JFK de New York. Rapidement, les internautes se sont mis à poster des photos les montrant en train de supprimer l’application, avec le hashtag #DeleteUber (« supprimez Uber », en français).

Uber a réagi sur Twitter, assurant ne pas avoir cherché à « casser la grève ». « Le décret anti-immigration est contraire à tout ce en quoi Uber croit », a plus tard assuré sur Facebook Travis Kalanick, reconnaissant que « des milliers » de chauffeurs seraient touchés par ce décret présidentiel. Entré en application vendredi soir, celui-ci interdit l’entrée aux Etats-Unis des ressortissants d’Iran, d’Irak, du Yémen, de Somalie, du Soudan et de Libye pendant une durée de 90 jours, et à tous les Syriens jusqu’à nouvel ordre.

Aide aux chauffeurs touchés

Travis Kalanick a par ailleurs annoncé que la compagnie allait trouver un moyen de compenser les pertes de revenus des chauffeurs Uber qui seraient touchés par le décret et coincés à l’étranger pendant les trois prochains mois. Et qu’un fonds de 3 millions de dollars serait créé pour leur fournir une aide légale, mettant à leur disposition des avocats et des spécialistes des questions d’immigration 24 heures sur 24 et sept jours sur sept.

Pointé du doigt en raison de sa participation à un panel de grands patrons américains mis en place par le locataire de la Maison Blanche pour le conseiller sur sa politique économique, Travis Kalanick a enfin promis de profiter de leur première réunion vendredi 3 février à Washington pour « défendre ce qui est juste ».

Peu avant la mise au point de Travis Kalanick, le service concurrent Lyft avait promis de verser un million de dollars sur les quatre ans à venir à l’American Civil Liberties Union (ACLU). L’organisation de défense des droits a attaqué samedi devant la justice américaine les restrictions à l’immigration mises en place par Donald Trump, avec succès.