Les ventes de produits phytosanitaires (insecticides, fongicides, herbicides) en France ont enregistré un recul entre 2014 et 2015. Selon les chiffres communiqués, lundi 30 janvier, par le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, le « nombre de doses unités » (Nodu) de produits phytopharmaceutiques vendus pour les usages agricoles a diminué de 2,7 % par rapport à l’année précédente. C’est la première fois qu’une baisse est enregistrée depuis 2009.

A quoi tient ce fléchissement ? Difficile de savoir s’il est dû à un comportement plus écologique des agriculteurs, ou à une météorologie plus favorable, la viticulture, grosse consommatrice de pesticides, ayant été faiblement impactée par l’oïdium et le mildiou cette année-là.

Si ce résultat semble encourageant, le ministre reste d’ailleurs très prudent, évoquant une « inversion de courbe » qu’il s’agit de « poursuivre et conforter ».

Encore loin des objectifs fixés

Il est vrai que la baisse observée en 2015 intervient après une année 2014 où la commercialisation de pesticides avait progressé de 9,4 %. Les ventes de 2015 se classent ainsi, en réalité, au deuxième plus haut niveau, en valeur absolue, depuis que le Nodu a été mis en place comme indicateur de suivi.

Les mises sur le marché se situaient à environ 77 millions d’unités en 2009. Elles ont depuis presque continuellement grimpé, pour atteindre 96 millions en 2014, avant de se replier à environ 93 millions en 2015. Soit, au final, une hausse de 20 % en sept ans. Les chiffres cumulés sur la période 2013-2015 montrent, en moyenne triennale, une hausse de 4,2 % des ventes par rapport à la période 2012-2014.

Par ailleurs, le chiffre de 2015 se situe encore très loin de l’objectif du plan gouvernemental Ecophyto : ce programme d’action, mis en œuvre en 2008 dans la foulée du Grenelle de l’environnement, visait à diviser par deux le recours aux pesticides d’ici à 2018. La cible apparaissant hors de portée, une nouvelle feuille de route a été définie en 2015, reportant l’objectif de baisse de moitié de l’usage des pesticides à l’horizon 2025. Avec comme palier intermédiaire une réduction de 25 % en 2020.