Un an tout juste après sa sortie du gouvernement, après son désaccord avec l’exécutif au cours du débat sur de la déchéance de nationalité, Christiane Taubira a donné une longue interview aux Inrocks, à paraître mercredi 1er février. Elle s’y exprime notamment sur Emmanuel Macron, Benoît Hamon et Manuel Valls.

  • Emmanuel Macron

« Il a une vraie capacité de séduction, il en joue, c’est même sa carte maîtresse. Il doit beaucoup aux médias. Macron se dit antisystème mais c’est un pur produit du système. Je suis atterrée par son effet sur de jeunes esprits (…). Quand on a plus de trente ans d’engagement, qu’on a pris au sérieux la politique, qu’on a accepté de prendre des coups, qu’on a vu ses enfants prendre des coups, qu’on a vu des gens souffrir, on connaît la différence entre les politiques de gauche et de droite (…) François Fillon ne donne pas la migraine : il appartient à la droite dure. Entendre quelqu’un qui prétend à la magistrature suprême dire qu’il n’y a pas de différences entre droite et gauche m’atterre. »
  • Benoît Hamon, qu’elle n’avait pas soutenu publiquement au cours de la bataille de la primaire à gauche :

« Dans la campagne, sa voix est un vrai renouvellement (…). Merci de dire que la droite et la gauche, c’est différent. Les femmes et hommes de gauche qui racontent l’inverse sont juste en train de trahir »
  • Manuel Valls
« Se prétendre le champion de la sécurité comme une fin en soi, alors qu’elle est un droit, ou se proclamer champion de la laïcité intégrale pour exclure, ce ne sont pas des marqueurs de gauche. »
  • Jean-Luc Mélenchon

Elle juge qu’il a « bifurqué ».

« Il a fait une très belle campagne en 2012 et depuis il s’est un peu perdu dans les sables ».

Christiane Taubira en 60 secondes
Durée : 01:20