Nikola Karabatic et l’équipe de France de handball, le 30 janvier, à l’Elysée, au lendemain de leur sixième sacre mondial. | CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Montpellier, l’une des places fortes du handball français, n’a pas accueilli de matchs du Mondial. Pas rancunière, la cour d’appel de la ville a sagement attendu le couronnement de la bande à Nikola Karabatic, dimanche 29 janvier, la réception des héros à l’Elysée et la fin de la tournée des plateaux télévisés pour rendre son jugement dans la désormais célèbre affaire des paris liés à un match présumé truqué en 2012.

Nikola Karabatic (élu meilleur joueur du tournoi) et son frère Luka (remplacé en cours de compétition sur blessure) ainsi que leurs quatorze coprévenus seront fixés sur leur sort mercredi 1er février.

Les seize prévenus sont accusés d’être impliqués dans des paris passés à hauteur de plus de 100 000 euros sur le résultat à la mi-temps du match de championnat disputé et perdu le 12 mai 2012 par Montpellier, où jouaient alors Nikola et Luka Karabatic, face au club de Cesson.

Truquer le match pour remporter leurs paris

La justice soupçonne les joueurs montpelliérains d’avoir truqué le match pour remporter leurs paris. Déjà sacré champion de France, le club était privé de plusieurs joueurs, dont les frères Karabatic, tandis que Cesson tentait d’éviter la relégation en division inférieure.

La superstar du hand mondial a toujours nié toute implication dans cette affaire. Son frère Luka a, en revanche, reconnu avoir parié tout comme les compagnes des deux joueurs, Géraldine Pillet et Jennifer Priez.

Fin novembre 2016, l’avocat général avait requis 40 000 euros d’amende contre les frères Karabatic, dénonçant « une fraude collective née dans les vestiaires » pour se constituer « une caisse noire ». Il avait réclamé des peines plus lourdes que celles infligées en première instance à Nikola (10 000 euros d’amende) et Luka Karabatic (15 000 euros).

Une peine d’amende de 40 000 euros a également été requise en appel à l’encontre des deux hommes considérés comme les « pivots » de l’affaire, le buraliste Nicolas Gillet et le joueur slovène Mladen Bojinovic. Des amendes allant de 10 000 euros avec sursis à 20 000 euros ont été requises pour les 12 autres prévenus, dont les compagnes des frères Karabatic.

En première instance, les prévenus avaient été condamnés à des peines allant de 1 500 à 30 000 euros d’amende. Ils encourent cinq ans de prison, 375 000 euros d’amende ainsi que l’interdiction d’exercer l’activité professionnelle ayant permis l’infraction.

Dans sa plaidoirie, Thierry Herzog, avocat de la Française des jeux, partie civile, avait dénoncé « des méthodes de voyous ». On a voulu « atteindre la montagne Karabatic » afin « d’assurer la couverture médiatique » de l’affaire, avait pour sa part dénoncé Philippe Nemausat, l’avocat de l’icône française du hand.