« Tordre l’idée » qu’il n’a « pas de programme ». C’est un peu ce à quoi s’est essayé le candidat à la présidentielle Emmanuel Macron, invité de France Inter mercredi 1er février au matin pour un grand format de deux heures, durant lequel il a notamment annoncé et précisé une série de propositions économiques et fiscales. Le candidat d’En Marche ! est également revenu sur les 577 investitures aux législatives que son mouvement compte accorder en 2017.

  • Transformation du RSA, du CICE, réforme de l’ISF

Parmi ses propositions économiques, le candidat d’En Marche ! a expliqué qu’il souhaitait opérer une « transformation du RSA, pour accompagner le retour à l’activité ».

« Aujourd’hui, le lissage n’est pas bon, ce qui fait que quand vous rentrez dans le travail avec un smic à temps partiel ou un smic et que vous étiez au RSA, vous n’avez par la prime d’activité, vous n’êtes pas incité forcément à travailler », a-t-il expliqué, estimant que « le gain marginal est trop réduit ». Et d’ajouter : « Ça, on va l’augmenter pour en gros 100 euros par mois pour quelqu’un qui est au smic. »

M. Macron a également rappelé qu’il souhaitait transformer le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) en « allégement de charges durable », et l’étendre aux « petites entreprises, indépendants et entreprises de l’économie sociale et solidaire ». Il a également rappelé qu’il souhaitait « supprimer la totalité des charges au niveau du smic », mesure qui avait été prévue dans le cadre du « pacte de responsabilité » en 2014.

L’ancien ministre de l’économie a par ailleurs annoncé son intention de « réformer en profondeur » l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en supprimant « la part qui finance l’économie réelle », c’est-à-dire la détention d’entreprise ou d’actions, pour en faire un « impôt sur la rente immobilière ».

Assurant qu’il détaillerait plus largement son programme en matière de fiscalité « dans une dizaine de jours », il a précisé qu’il maintiendrait « l’abattement sur la résidence principale », mais aussi l’exonération pour les œuvres d’art.

Interrogé sur les 35 heures, il a répondu qu’il ne proposait « pas des contrats différenciés par l’âge » et qu’il souhaitait conserver la durée légale du travail à 35 heures dans la loi, renvoyant « à l’accord de branche, l’accord d’entreprise la possibilité de négocier d’autres équilibres ».

  • Critères pour être candidat aux législatives

M. Macron est également revenu sur les 577 investitures aux législatives que son mouvement compte accorder en 2017. « La moitié au moins seront des nouveaux candidats, qui viennent de la société civile, qui viennent de la vie active », a-t-il déclaré, précisant cinq critères de sélection : le renouvellement, le pluralisme politique, la parité, l’absence de casier judiciaire et un engagement à voter les grands axes du programme.

Ces candidats seront choisis par une commission d’investiture, dont M. Macron annoncera aujourd’hui les neuf membres, a-t-il aussi fait savoir :

L’ancien locataire de Bercy a également confirmé que l’ancienne secrétaire d’état chargée des transports de Jacques Chirac, Anne-Marie Idrac, avait rejoint son mouvement, relativisant en revanche le poids d’autres soutiens dans sa campagne.

« Reprenez ce que disait Alain Minc quand il soutenait Alain Juppé ou ce que disait parfois Jacques Attali (…) Qu’il y en ait de plus ou moins vocaux qui décident à un moment de changer d’avis et de me soutenir très bien, pour autant ils n’infléchissent pas ma ligne, (…) ils ne seront pas celles et ceux avec qui je gouvernerai », a-t-il assuré.