Theresa May quitte le 10 Downing Street le 31 janvier. | GLYN KIRK / AFP

Critiquée pour sa discrétion sur le sujet, la première ministre britannique, Theresa May, a condamné, mercredi 1er février face aux députés britanniques, le décret anti-immigration du président américain Donald Trump.

Interrogée sur son absence immédiate de réaction après la publication du décret vendredi soir, Mme May a affirmé que son gouvernement jugeait « clairement que le décret introduit par le président Trump est une erreur ». « Nous pensons qu’il sème la discorde et que c’est une erreur », a-t-elle insisté. Elle espère ainsi clore une séquence politique très délicate pour elle.

« L’importance cruciale » des liens entre Londres et Washington

Mme May, pressée samedi par les journalistes qui la suivaient dans son déplacement à Ankara de réagir, avait dans un premier temps refusé de condamner le décret américain. Face aux critiques qui ont suivi, Downing Street avait fini par publier dans la nuit de samedi à dimanche un communiqué affirmant que Mme May n’était « pas d’accord » avec l’approche de M. Trump.

Lundi, son ministre des affaires étrangères, Boris Johnson, avait déclaré devant le Parlement qu’il considérait le décret anti-immigration comme une « erreur » mais souligné aussi « l’importance cruciale » des liens entre Londres et Washington.

Alors que son propre camp conservateur l’a accusée de « se courber » devant M. Trump, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté lundi soir à Londres et à travers le pays pour « dénoncer le racisme » du président américain. Une pétition réclamant que la visite d’Etat du milliardaire, prévue cette année, soit revue au rang de simple visite officielle, a recueilli près de 1,8 million de signatures.

Depuis vendredi, nombreux ont été les dirigeants du monde entier à condamner le décret de M. Trump qui interdit pendant quatre-vingt-dix jours toute entrée sur le territoire américain des ressortissants de sept pays (Yémen, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Irak). Evoquant un autre décret pris par le président américain, sur la construction d’un mur à la frontière mexicaine, le Vatican a fait part mercredi de sa « préoccupation ». « Nous sommes les messagers d’une autre culture, celle de l’ouverture », a déclaré Angelo Becciu, numéro trois du Saint-Siège.