Par Bertrand Maes (Militant Les Républicains)

Les Républicains ont commis une grave erreur après l’affaire Bygmalion : le parti a refusé de reconnaître que de graves délits avaient été commis et que des lois fondamentales de la République avaient été bafouées lors d’une élection présidentielle. Le parti a préféré passer cette affaire gravissime sous le tapi et le déni a été total.

Les salaires et avantages mirobolants au sein de l’UMP ont été rapidement oubliés. Le coût de la campagne présidentielle de 2012 qui représentait le double du plafond autorisé de 22 millions d’euros a été traité comme un non-événement. Les protagonistes de ces affaires sont encore en fonction au sein du parti. La seule mesure mise en œuvre a été le changement de nom du parti : essayer de dissimuler les cadavres plutôt que procéder à une réelle transformation.

Ethique

Le résultat est là : quelques années plus tard son candidat à l’élection présidentielle se retrouve empêtré dans une affaire d’emploi fictif. Le manque de transparence de François Fillon sur les activités de sa société 2F conseil avait créé un doute qui devient maintenant insoutenable. Pour se défendre, François Fillon a indiqué sur TF1 que ce type d’attaque n’avait pas lieu lors des campagnes électorales des autres pays européens : il a raison car dans les autres pays européens (Royaume-Uni, Allemagne, etc.) les hommes politiques mis en cause dans ce type d’affaire démissionnent immédiatement.

L’époque a effectivement changé et les attentes en matière d’éthique sont élevées. Les Républicains doivent en tirer deux leçons urgentes : François Fillon doit rapidement se retirer de la course présidentielle car il n’est plus en capacité de porter un message crédible sur les réformes ; le parti ne peut plus s’épargner une réflexion profonde sur le fonctionnement de la vie politique en France. Une réflexion en profondeur doit être menée sur l’éthique politique et sur le décalage grandissant entre les politiques et les citoyens.

J’ai le plus grand respect pour l’action politique, pour la démocratie et pour l’état de droit mais aujourd’hui le risque est grand de voir les deux principaux partis politiques français balayés au premier tour de l’élection présidentielle. L’absence de ces deux grands partis au deuxième tour des élections présidentielles ouvrirait une période de grande incertitude pour notre pays. La réponse doit être à la hauteur du défi.

Claude Maes est le directeur financier d’un groupe de taille moyenne. Ancien militant de l’UDF puis de l’UMP. Il a animé un comité du 17e arrondissement de Paris pour la campagne d’Alain Juppé aux primaires.