A partir du 20 février, le prix du tabac à rouler subira une hausse de 15 % en moyenne. Les paquets de cigarettes continueront pour leur part à se vendre entre 6,50 et 7 euros, les fabricants ayant renoncé à des augmentations de prix malgré des hausses de taxes, au grand dam des professionnels de santé.

Les blagues de tabac à rouler vont ainsi augmenter de plus de 1 euro pour 30 grammes, parfois 1,50 euro. Par exemple, le paquet de la marque Fleur de Pays passe de 7,40 euros à 8,50 euros, selon un arrêté paru jeudi 2 février au Journal officiel.

Plutôt qu’augmenter leurs tarifs sur les paquets de cigarettes pour compenser la hausse des taxes, les cigarettiers ont décidé de rogner sur leurs marges. En France, les fabricants fixent les prix de détail « librement », selon la loi. Ils doivent simplement les faire homologuer par le gouvernement, qui s’assure que ces tarifs ne sont pas inférieurs au prix de revient et à l’ensemble des taxes.

« Les hausses viendront plus tard »

Du côté des professionnels de santé, la stabilité des prix des cigarettes agace, quand l’augmentation de ceux du tabac à rouler « rassure ». « Pour les cigarettes, c’est une très mauvaise nouvelle. Ce qui est nécessaire et souhaité, c’est une hausse significative et répétée, c’est le seul moyen de casser la consommation », soutient le professeur Yves Martinet, président du Comité national contre le tabagisme (CNCT), qui se « félicite » de l’augmentation des prix du tabac à rouler.

Faire voter par le Parlement une hausse du minimum de perception serait le seul moyen d’obliger les fabricants à augmenter les prix de vente. Ce n’est pas celui qui a été choisi à l’automne dans le cadre du budget de la Sécurité sociale, mais il pourrait être utilisé. « Les hausses viendront plus tard (…). Je ne lâcherai pas, car augmenter le prix du tabac, c’est important en termes de santé publique », a martelé la ministre de la santé, Marisol Touraine.

Les buralistes se sont, eux, insurgés de l’augmentation du tabac à rouler. « On creuse encore un peu plus l’écart avec les pays voisins, comme la Belgique ou le Luxembourg où les prix ne bougent pas », regrette Pascal Montredon, président de la Confédération des buralistes, qui craint « une hausse forte de la contrebande ».