Le parquet de Bobigny dernier a ouvert, dimanche 5 février, une information judiciaire des chefs de violences volontaires en réunion avec arme par personnes dépositaires de l’autorité publique contre quatre policiers, selon les informations du Monde.

Ils sont soupçonnés d’avoir violemment interpellé un jeune homme de 22 ans à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), jeudi soir. Le jeune homme est toujours hospitalisé.

Les quatre policiers, qui nient les accusations, sont toujours en garde à vue et seront présentés au juge d’instruction dimanche dans la journée. Le parquet requiert le placement sous contrôle judiciaire.

  • Les faits

D’après une source proche de l’enquête au Monde, des images de vidéosurveillance ont permis de cerner plus précisément le déroulé des faits, qui se sont déroulés jeudi, vers 17 heures, dans la cité des 3 000. « On est sur un contrôle d’identité qui dégénère, il y a des échanges de mots mais on ignore ce qui se dit », précise cette source. Les quatre policiers de la brigade spécialisée de terrain (BST) d’Aulnay-sous-Bois se seraient scindés en deux binômes.

Deux agents « tentent de maîtriser l’individu » pendant que leurs deux collègues se placent dos à la scène, en sécurisation. « Assez rapidement, ils font usage de gaz lacrymogène », ce qui aurait eu pour effet de gêner un des policiers interpellateurs, au point qu’il se baisse au sol. « Son collègue est seul, il sort sa matraque télescopique et porte des coups au niveau des jambes de l’individu dans l’idée, on pense, de faire fléchir ses genoux ». La source ajoute : « D’après les images, le pantalon de la personne interpellée semble glisser tout seul ». Celle-ci aurait plutôt indiqué que ce sont les policiers qui lui ont volontairement baissé.

« Sur la vidéo, on voit un coup de matraque télescopique, à l’horizontale, vers la victime. Le coup traverse le caleçon, nous pensons que c’est celui-ci qui entraîne la blessure. »

Le jeune homme, âgé de 22 ans, présente une section du sphincter anal et une lésion du canal anal de dix centimètres de profondeur. Une blessure qui lui vaut, à ce stade, soixante jours d’interruption totale de travail.

  • Quelques incidents

Choqués par les conditions d’interpellation du jeune homme, des habitants de la cité des 3 000 se sont rassemblés samedi soir, et de brefs incidents ont éclaté.

Une voiture a été incendiée et une tentative d’incendie a été constatée sur un bus, selon une source policière. Des abribus ont également été cassés, selon une journaliste de l’Agence France Presse sur place qui précise que le calme est revenu vers 23 heures.