Une nouvelle commémoration devant le Lincoln Memorial à Washington, pour protester contre le décret anti-immigration. | Zach Gibson / AFP

LE FAIT DU JOUR

Après la décision du juge fédéral de Seattle de bloquer le décret anti-immigration, vendredi 3 février la Maison Blanche avait promis de répliquer. Samedi 4 février, le ministère de la justice a annoncé qu’il fera appel de cette injonction.

Les Etats-Unis ont rouvert samedi leurs frontières aux ressortissants d’Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Yémen et Syrie, l’administration étant forcée de faire marche arrière sur l’application du décret en raison de la décision prise vendredi soir par le juge fédéral de Seattle James Robart.

« Où va notre pays quand un juge peut arrêter une interdiction de voyager faite pour des raisons de sécurité intérieure et quand n’importe qui, même avec des mauvaises intentions, peut entrer aux Etats-Unis », a tweeté le président américain, samedi soir.

Dans un autre message, il a jugé « intéressant que certains pays du Moyen-Orient soient d’accord » avec son décret. « Ils savent que si certaines personnes sont admises [aux Etats-Unis] c’est la mort et la destruction ! » Au préalable, Donald Trump avait qualifié la décision du juge James Robart de « ridicule », samedi, dans une salve de tweets matinaux.

Comme le rappellent plusieurs médias américains, le juge Robart est pourtant considéré comme conservateur, proche des républicains.

EN BREF

  • 60 000 visas sauvés

Les contrôles aux frontières, précise Gillian Christensen, un porte-parole du ministère de la sécurité intérieure, s’en tiendront donc jusqu’à nouvel ordre « aux procédures habituelles ».

La diplomatie américaine a de son côté annoncé être revenue sur la suspension de quelque 60 000 visas. « Nous avons renversé la révocation provisoire des visas entraînée par le décret présidentiel 13 769. Les personnes munies de visas qui n’ont pas été physiquement annulés peuvent désormais voyager si le visa est valide », a expliqué une porte-parole du Département d’Etat dans un communiqué.

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi 4 février à Londres, Berlin et Paris pour protester contre le décret anti-immigration.

  • Une participation au G7 en Sicile en mai

Après un appel avec le chef du gouvernement italien, Paolo Gentiloni, la Maison Blanche a affirmé que Donald Trump sera présent à un sommet du G7 à Taormina, en Sicile, les 26 et 27 mai. Cela pourrait être sa première visite dans ses nouvelles fonctions sur le continent européen.

La Maison Blanche a ajouté que Donald Trump avait « réitéré l’engagement américain envers l’Otan et insisté sur l’importance que tous les alliés de l’Otan partagent le poids budgétaire des dépenses de défense » pendant cet appel téléphonique.

  • Un geste diplomatique pour la paix en Ukraine

Le président américain Donald Trump a assuré samedi lors d’un entretien téléphonique avec son homologue ukrainien Petro Porochenko vouloir travailler avec Kiev et Moscou afin de mettre fin au conflit entre l’armée ukrainienne et les rebelles prorusses. Cette première conversation entre les deux présidents est intervenue au septième jour d’une flambée de violences dans l’est de l’Ukraine qui a fait des dizaines de morts.

  • La confirmation de Neil Gorsuch aura lieu « d’une façon ou d’une autre »

Le vice-président Mike Pence a mis en garde samedi ses adversaires démocrates contre la tentation d’une manœuvre d’obstruction au Congrès pour empêcher la confirmation du juge conservateur Neil Gorsuch à la Cour suprême, assurant qu’elle aura lieu « d’une façon ou d’une autre ».

M. Gorsuch aura besoin de rassembler 60 voix sur 100 au Sénat si l’opposition démocrate lance cette manœuvre d’obstruction, qui empêche tout vote avant de longs et fastidieux débats. Problème : avec 52 sièges au Sénat, les républicains vont devoir rallier à leur cause huit démocrates. « Ne vous y trompez pas, a lancé le vice-président lors d’un rassemblement conservateur à Philadelphie. Il s’agirait d’un acte imprudent et sans précédent. »

  • Le New York Times attaque (apparemment) là où ça fait mal

Le président américain a à nouveau attaqué le grand journal new-yorkais, samedi, dans un tweet rageur :

« Après avoir été obligé de s’excuser pour m’avoir couvert mal et de manière incorrecte après que j’ai gagné l’élection, le FAKE NEWS @nytimes est toujours perdu. »

Si Donald Trump ne précise par la raison de cette nouvelle attaque (fausse, en passant, puisque le journal ne s’est jamais excusé de sa couverture), le tweet suit la publication d’une enquête du quotidien sur la persistance de liens forts entre le magnat de l’immobilier et ses affaires, laissant planer le doute sur d’éventuels conflits d’intérêts.

LA VIDÉO DU JOUR

  • Les Etats-Unis ne sont « pas si innocents que cela »...

... et c’est Donald Trump lui-même qui le dit, dans un interview avec le présentateur de la chaîne conservatrice Fox News, Bill O’Reilly. L’entretien doit être diffusé dimanche 5 juste avant le Super Bowl, la finale de football américain qui réalise chaque année un record d’audience. Dans ce premier extrait révélé, le président américain est interrogé sur Vladimir Poutine :

« Je le respecte. Enfin, je respecte plein de gens, mais ça ne veut pas dire que je vais bien m’entendre avec eux. Il est le dirigeant de son pays. Je dis que c’est mieux de bien s’entendre avec la Russie. Si la Russie nous aide dans le combat contre l’EI, qui est un combat majeur, et le terrorisme islamique dans le monde entier, un combat majeur. C’est une bonne chose.

– Poutine est un tueur, relance M. O’Reilly.

– Il y a beaucoup de tueurs. Nous avons beaucoup de tueurs. Je veux dire, vous pensez que notre pays est si innocent que cela ? »

LE TWEET DU JOUR

  • « Make America great again »...

... a tweeté, tout d’un coup, dans la journée, en majuscule, entre deux diatribes contre le juge de Seattle ou contre le New York Times, le président américain. Il s’agit de son célèbre slogan de campagne.