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Vingt-cinq ans après la signature du traité fondant l’Union monétaire, le 7 février 1992, les pays membres de la zone euro ne sont guère enclins à célébrer l’événement : jamais le fonctionnement de la construction projetée il y a vingt-cinq ans n’a été aussi erratique, jamais elle n’a fait l’objet d’autant de critiques. Trois économistes - Emmanuel Devaud (ex-directeur des études de la Chambre de commerce de Paris), André Grjebine (Centre de recherches internationales de Sciences Po) et Charles Wyplosz (Institut des hautes études internationales et du développement de Genève) font le bilan de ce Traité controversé.

Tous les trois avaient publié également, il y a vingt-cinq ans, leurs points de vue dans « Le Monde », alors que le débat entre le « oui » et le « non » au référendum de ratification du Traité, le 20 septembre 1992, battait son plein. Le « oui » l’avait emporté à la très courte majorité de 51,04 % des voix. Ces économistes, qu’ils soient favorables ou hostiles au Traité, avaient identifié avec une étonnante prescience les défauts du dispositif qui ont conduit au scénario que nous connaissons aujourd’hui. Nous les publions à nouveau, ci-dessous, tels qu’en 1992.
 

A lire :

« Nous payons aujourd’hui l’erreur de 1992 », par André Grjebine, directeur de recherche au Centre de recherches internationales (Sciences Po), pour qui la monnaie unique ne pourrait fonctionner que dans une zone économique homogène. Ce n’était pas le cas en 1992, ça ne l’est toujours pas aujourd’hui. A lire aussi sa tribune en date du 3 septembre 1992 : « Par-delà le “oui” et le “non” ».

« L’euro a été un succès, le pacte de stabilité un échec », par Charles Wyplosz, professeur d’économie à l’Institut de hautes études internationales et du développement de Genève), pour qui les garanties de stabilité exigées par l’Allemagne (indépendance de la BCE, discipline budgétaire) n’ont pas été respectées. A lire aussi sa tribune en date du 28 janvier 1992 : « Douloureuses convergences ».

« L’unification monétaire n’a pas été source de convergence », par Emmanuel Devaud, directeur, de 1963 à 1993, des études de la chambre de commerce et d’industrie de Paris, pour qui Berlin aura été le principal bénéficiaire de la monnaie unique, dont il n’était pourtant pas demandeur. A lire aussi sa tribune en date du 1er septembre 1992 : « A bas la vertu, vive la croissance ! »
 

A lire aussi :

Le traité de Maastricht fête ses 25 ans en catimini, par Marie Charrel.

Maastricht, 25 ans après, par Jean-Pierre Stroobants, correspondant à Bruxelles.