Paul Pierce, le 5 février à Boston. | Bob DeChiara / USA Today Sports

Une légende va bientôt s’en aller. L’icône des Celtics, la mythique franchise NBA de Boston, a fait ses adieux au TD Garden, son antre durant 15 longues années, de 1998 à 2013. Cette date du 5 février était cochée sur le calendrier de l’ailier de 39 ans depuis le début de la saison. Lui qui appréhendait sa manière de réagir, avouant à The Vertical ne sachant pas s’il allait « sourire ou verser une larme », a finalement fait les deux.

Doc Rivers le lance dans le cinq de départ des Clippers, 18 ans jour pour jour après ses premières foulées sur le parquet du TD Garden, ne pouvant lui refuser cet hommage. Devant son éternel public, « The Truth » a embrassé le logo des C’s, Lucky, avant le coup d’envoi. Il l’avait prémédité. Pierce assurait vouloir « aller au milieu du parquet et lui faire un dernier baiser ».

La maison verte avait elle aussi tout prévu. Au premier temps-mort, la franchise aux 17 titres diffuse une vidéo en hommage aux épopées passées de son dernier champion, en 2008, aux côtés de Rajon Rondo, Ray Allen et Kevin Garnett. De quoi faire frissonner les fans et pousser Pierce dans ses retranchements émotionnels. C’est avec les yeux humides qu’il s’est levé pour remercier son peuple du Massachussets.

Un scénario hollywoodien

Mais le numéro 34, deuxième meilleur marqueur de l’histoire de la franchise (24 021 points), derrière l’indétrônable John Havlicek, ne s’attendait pas à un si bel adieu. Malgré la défaite qui se profile, le scénario est quasi hollywoodien. Boston gère la rencontre, Raymond Felton et Jamal Crawford tentent tout pour recoller au score, mais Isaiah Thomas et Al Horford en avaient décidé autrement. Soit. En cette soirée, le principal est ailleurs. Tout le monde attend Paul Pierce, sorti quatre minutes après son entrée en jeu.

Isaiah Thomas avouera avoir chanté avec le public pour que Pierce entre en fin de match. Leur vœu est exaucé. C’est à 20 secondes de la fin de la rencontre que The Truth se lève du banc. Acclamé de toutes parts, il s’apprête à vivre l’ultime possession de sa carrière à la maison. Austin Rivers monte la balle, Pierce pose un écran sur Isaiah Thomas, se retrouve balle en main derrière cette ligne à 3 points qu’il connaît tant, enclenche son tir… Ficelle ! Le bruit du filet résonne comme un symbole. Le stade exulte, l’ambiance est digne d’un buzzer beater à domicile, comme au bon vieux temps.

Paul Pierce Returns to The Game and Hits a Farewell Three Pointer in Boston | 02.05.2017
Durée : 04:12

« Je suis content que ça se termine ainsi. C’était un sentiment génial. J’ai débuté ma carrière ici, il y a 18 ans, et je la termine comme titulaire au Boston Garden. C’est un honneur », déclarera Pierce à l’issue du match. Un sentiment partagé par son coach, également ancien de la maison verte, avec des mots pleins de justesse : « Il n’y a qu’à Boston que ça peut se passer comme ça ». La boucle est bouclée. Après des passages éclairs à Brooklyn (2013-2014) et Washington (2014-2015) avant d’atterrir aux Clippers, Paul Pierce peut se retirer, le cœur léger.

Fort de ses 10 sélections au All Star Game en plus de sa bague de champion en 2008 et de son trophée de MVP des finales cette même année, il a le sentiment du devoir accompli. Avec 19,8 points, 5,6 rebonds et 3,5 passes décisives de moyenne en carrière, sa ligne de statistiques parle d’elle-même. Le 4e tireur à 3 points le plus prolifique de l’histoire (2 053 paniers primés) n’a désormais plus que deux choses à attendre : le retrait de son numéro 34 au dessus du TD Garden et son intronisation au Hall of Fame.