LA LISTE DE NOS ENVIES

Une fable cannibale absolument réjouissante, le retour d’un ex-taulard à la maison après vingt-deux ans d’incarcération, Orange Is the New Black qui débarque sur la TNT, sont au menu de La Matinale de ce mardi.

Maman est une zombie…

SANTA CLARITA DIET Bande Annonce VF (2017)
Durée : 02:57

Dernière venue sur Netflix (vendredi 3 février), Santa Clarita Diet était attendue et ne décevra pas ceux prêts à voir associés deux genres a priori peu conciliables : la série de type « zombie-morts-vivants » et la comédie familiale façon « soap ».

Sheila Hammond (Drew Barrymore) découvre, sous le regard éberlué de son mari (Timothy Oliphant) et de sa fille adolescente Aby (Liv Hewson), qu’elle se trouve parfaitement en forme alors que son cœur ne bat pas plus que son sang ne coule, qu’elle ne ressent plus la douleur et qu’elle est gagnée par un appétit carnivore et sexuel peu commun.

Elle se nourrit de viande animale crue mais réalise bientôt que seule la chair humaine peut la sauver. La voici donc contrainte de trouver des victimes – si possible des criminels impardonnables – pour se nourrir… La drôlerie de Santa Clarita Diet vient du ton très Desperate Housewives appliqué à un sujet où les scènes gore les plus exagérées (végétariens à l’estomac sensible s’abstenir) viennent ponctuer une fable cannibale absolument réjouissante, menée par des acteurs qui surjouent avec bonheur. Renaud Machart

« Santa Clarita Diet », créée par Victor Fresco. Avec Drew Barrymore et Timothy Oliphant (Etats-Unis, 2016, 10 x 29 minutes). Sur Netflix, à la demande.

… Papa est un ex-taulard

THE TRIALS OF JIMMY ROSE Trailer
Durée : 01:41

Très jolie soirée, jeudi 9 février, sur Arte, qui propose une mini-série britannique en trois épisodes : Liberté conditionnelle (The Trials of Jimmy Rose). Sans être à la tête d’un gang mafieux, son personnage principal, Jimmy Rose, a quelque chose de Tony Soprano, lorsque, sortant en conditionnelle après vingt-deux ans d’incarcération, il a pour seule obsession de reprendre sa place « naturelle » de pater familias et de protéger sa famille de tout type d’aléa… Alors même que sa femme, qu’il aime toujours follement, a depuis longtemps appris à faire tourner la maison sans aucune aide, et a élevé seule leurs enfants.

Après avoir cassé le cercle familial en passant une partie de sa vie en prison pour braquages, le voilà donc, armé d’une sacrée bonne volonté de rétablir l’harmonie parmi les siens, tout près de détruire le fragile équilibre que chacun s’était construit lors de sa longue absence.

Oscillant continûment entre légèreté et gravité, entre scènes d’action et moment tendres, cette mini-série fait preuve d’un bel équilibre dans la construction de ses personnages, tout en jouissant d’un excellent jeu d’acteurs. Martine Delahaye

« Liberté conditionnelle », créée par Alan Whiting. Avec Ray Winstone et Amanda Redman (Royaume-Uni, 2015, 3 x 45 minutes). Sur Arte, jeudi 9 février à 20 h 55 (VF/VOSTF).

Une oie blanche derrière les barreaux

ORANGE IS THE NEW BLACK (Série Prison) Saison 1 Bande Annonce VF
Durée : 02:42

Lancée sur Netflix en 2013, la série Orange Is the New Black (OITNB) est désormais disponible sur la télévision numérique terrestre (TNT), le vendredi sur Numéro 23, qui en a commencé la diffusion vendredi 3 février.

Créée par Jenji Kohan, à qui l’on doit l’excellente série Weeds, celle-ci est adaptée du livre qu’écrivit Piper Kerman après avoir passé un an en prison. Soit, une nouvelle fois, la plongée d’une jeune femme tout à fait « normale », bourgeoise blanche banalement ordinaire, dans une situation extra-ordinaire : l’univers carcéral féminin.

Rien de comparable, ici, à la violence, au propos et à la poésie d’un modèle du genre, à savoir Oz (1997-2003), de Tom Fontana, mais OITNB, formidablement interprétée, est l’absolue promesse de vous projeter dans un monde dépaysant d’humour noir et de vert langage à l’opposé de ce que proposent les séries françaises.

La jeune oie blanche qu’interprète Taylor Schilling a beau pénétrer dans un centre pénitencier de basse sécurité où les prisonnières, souvent afro-américaines, vivent en semi-liberté, à peu près tout va relever pour elle – et le spectateur – de la découverte d’un monde nouveau, en rien normatif. Fourmillant de chausse-trapes et de dangereuse étrangeté, nimbé de légèreté et de liberté sexuelle, le tout est formidablement interprété et proprement jouissif. M. De.

« Orange Is the New Black », saison 1, série créée par Jenji Kohan. Avec Taylor Schilling, Laura Prepon, Kate Mulgrew (Etats-Unis, 2013, 13 × 55 minutes). Le vendredi, depuis le 3 février sur Numéro 23 à 20 h 55.