François Fillon, lors d’une conférence de presse à Paris, le 6 février 2017. | MARTIN BUREAU / AFP

Après son grand oral, « ses excuses » et son opération transparence, lundi, François Fillon a choisi d’écrire aux Français pour mieux relancer sa campagne. Le candidat de la droite à l’élection présidentielle, dans la tourmente des emplois présumés fictifs de son épouse Penelope, livre sa « vérité » dans une lettre publiée mercredi 8 février par le quotidien Ouest-France.

« Au terme d’une campagne médiatique et politique d’une violence inouïe, j’ai choisi de m’adresser directement à vous pour vous dire ma vérité », écrit-il dans ce texte mis en ligne au moment où Le Canard enchaîné publie, dans son édition de mercredi, de nouveaux éléments sur les indemnités de licenciement que Penelope Fillon aurait touchées comme assistante parlementaire. Des révélations que son époux qualifie de « mensonges ».

« Tout est légal »

« C’est vrai, pendant quelques jours, la fureur des forces qui se sont déchaînées contre moi m’a laissé abasourdi. Pourtant, j’ai décidé de ne rien céder aux intimidations et aux pressions. J’ai choisi de me tenir debout face aux Français, face à leur jugement », assure-t-il, reprenant la plupart des arguments qu’il avait développés lors de sa conférence de presse lundi.

M. Fillon réaffirme comprendre « le trouble » ressenti par les Français et tient à repréciser que « tout est légal », dans ses activités, celle de son épouse et de ses enfants. « Que ceux qui donnent des leçons de démocratie se plient au même exercice de transparence ! », demande-t-il.

« J’ai commis une erreur »

« En trente-deux ans de vie politique, je n’ai jamais été mis en cause dans une affaire. J’ai toujours agi dans la stricte légalité et dans la plus parfaite honnêteté. Mais j’ai commis une erreur : en travaillant avec mes proches, j’ai privilégié une collaboration de confiance qui aujourd’hui, suscite la défiance. Le temps, l’époque, a changé. J’ai décidé de mon propre chef d’interrompre cette collaboration en 2013. J’aurais sans doute dû le faire avant. Je vous dois donc des excuses », répète-t-il.

A moins de trois mois de l’élection présidentielle, le candidat lance aux Français : « Désormais, c’est à vous de décider et à vous seuls. Faites-le en conscience et faites-le avec exigence. »