Photo prise aux abords du siège du CICR à Kaboul, le 23 septembre 2008. | SHAH MARAI / AFP

Six employés afghans de la Croix-Rouge ont été tués dans le nord de l’Afghanistan par des hommes armés. Deux autres employés du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui les accompagnaient dans la province instable de Jowzjan, sont portés disparus.

Le convoi, formé de trois chauffeurs et cinq employés locaux, a été attaqué alors qu’il transportait de l’aide vers une zone reculée frappée par de fortes chutes de neige. « C’est un acte méprisable », a déclaré Monica Zanarelli, chef de la délégation du CICR en Afghanistan. « Rien ne peut justifier l’assassinat de nos collègues et de nos amis chers. »

« C’est une immense tragédie, et nous sommes extrêmement choqués », a ajouté, dans un communiqué, le président du CICR, Peter Maurer. « Nous condamnons avec la plus grande fermeté cet acte, qui semble avoir été commis délibérément contre nos collaborateurs. »

Le CICR a annoncé dans la soirée qu’il suspendait temporairement ses activités en Afghanistan. Pour autant, il ne compte pas retirer ses employés du pays dans l’immédiat. « La situation humanitaire en Afghanistan est désastreuse. Nous sommes l’une des seules organisations présentes à travers tout le pays et nous ferons tout notre possible pour poursuivre notre mission », a toutefois déclaré le directeur des opérations du CICR, Dominik Stillhart.

Regain de violence

L’attaque, dans laquelle les talibans disent ne pas être impliqués, n’a pas été revendiquée dans l’immédiat. Mais le chef de la police de Jowzjan, Rahmatullah Turkistani, a affirmé à l’Agence France-Presse (AFP) que des membres du groupe jihadiste Etat islamique (EI) avaient tué les membres du CICR. « Les combattants de Daech sont actifs dans cette région », a-t-il assuré, utilisant l’acronyme arabe du groupe.

L’EI, dont les bastions sont situés en Irak et en Syrie, s’est d’abord implanté dans la province du Nangarhar (est), le long de la frontière avec le Pakistan, mais d’après les autorités afghanes le groupe gagne du terrain dans le reste du pays.

Les travailleurs humanitaires sont de plus en plus victimes du regain de violences dans le pays ces dernières années.

En avril 2015, les corps criblés de balles de cinq employés afghans de l’ONG Save the Children avaient été retrouvés après l’enlèvement de ces derniers dans la province d’Uruzgan, dans le sud du pays. En juin 2015, neuf employés locaux d’une ONG tchèque, People in Need (PIN), avaient été tués dans une attaque nocturne dans la province de Balkh (nord).